Le fisc déclare une véritable guerre à certaines professions et prépare une vaste offensive en matière de contrôles fiscaux, rapporte l’Économiste dans son édition du lundi 7 mai. Selon la publication, la Direction générale des impôts (DGI) part d’un principe simple: bon nombre de professionnels réalisent des revenus dépassant les résultats de grosses PME et ne contribuent pourtant qu’à hauteur de 14% aux recettes de l’impôt sur le revenu. Les salariés, eux, en génèrent 74%. La même source ajoute que certains professionnels paient à peine 20.000 dirhams ou 30.000 dirhams, alors qu’ils brassent des millions chaque année. L’Économiste rapporte d’ailleurs l’exemple d’un médecin qui déclare 200.000 dirhams de revenus par an et se permet l’acquisition de biens immeubles d’une valeur de 73 millions de dirhams. «Comment est-ce possible?» , s’interroge-t-on à propos de ce cas bien réel et qui n’est, malheureusement, pas un cas isolé.
Selon la publication, le plan d’attaque de l’administration fiscale viserait également les déficitaires chroniques, à savoir ces entreprises qui déclarent chaque année des résultats déficitaires. Se basant sur les chiffres de la DGI, le journal rapporte qu’elles représenteraient plus de 60% des entreprises soumises à l’Impôt sur les sociétés (IS). C’est pourquoi toutes les entreprises déficitaires, à l’exception de celles qui en sont à leur première année d’existence, seront particulièrement suivies. Les situations financières de leurs actionnaires devraient également être passées au crible. Il en sera de même pour les «faux bénéficiaires», des sociétés qui déclarent bien des résultats positifs, mais font en sorte que les bénéfices qu’ils déclarent ne donnent lieu qu'à une cotisation minimale.
En plus des forfaitaires, L’Économiste ajoute que le fisc devrait également s’intéresser de près aux spécialistes de la fraude à la TVA.
Notons que, en 2017, les contrôles fiscaux ont rapporté 12 milliards de dirhams. Ils sont devenus une véritable source de recettes pour l’Etat. Grâce au renforcement des effectifs des inspecteurs ainsi qu’à la digitalisation, ils devraient rapporter davantage dans les prochaines années.