Coronavirus. Alerte sur le cash

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Revue de presseKiosque360. Des informations sur le terrain alertent sur des retraits «massifs» en raison du mouvement de panique provoqué par l’arrivée, au Maroc, de la pandémie du coronavirus et la décision de confinement obligatoire qui s’en est suivie.

Le 24/03/2020 à 18h28

En moins d’une année, l’argent fiduciaire circulant sur le marché local a pulvérisé un deuxième record. En août dernier, la banque centrale avait signalé une explosion des retraits en raison des vacances et de l’Aid El Kébir. Cette fois, des informations sur le terrain alertent sur des retraits «massifs» en raison du mouvement de panique provoqué par l’arrivée de la pandémie du coronavirus au Maroc et le confinement obligatoire qui s’en est suivi, rapporte le quotidien Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 25 mars.

Il est encore tôt pour dresser le bilan chiffré des retraits effectués durant les derniers jours qui ont précédé le confinement. Mais des sources s’attendent à un nouveau pic, durant les prochains jours, à l’occasion du versement des salaires et des indemnités de la CNSS pour les salariés en chômage technique. Ce n’est cependant pas la première crainte des responsables. En effet, le début du versement des aides directes pour les familles ayant des membres s’activant dans le milieu informel pourrait ajouter une tension supplémentaire sur les liquidités sur le marché. Des pistes sont ainsi étudiées pour encourager le recours aux m-wallet, paniers de nourriture dans le milieu rural, ainsi que le paiement des factures via Internet pour baisser le recours à l’argent fiduciaire durant les prochains jours et semaines. Le but est d’éviter un scénario similaire à celui de l’été dernier.

A l’époque, de nombreux GAB (guichet automatique bancaire) étaient restés à sec durant plusieurs jours, tant les besoins en liquidités avaient atteint des niveaux stratosphériques durant les quatre semaines du mois d’août. Reflétant essentiellement l’expansion de la circulation fiduciaire, le besoin en liquidités bancaires s’est creusé à 95,5 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire en août, avait expliqué la banque centrale qui a été contrainte d’injecter plus de liquidités sur le marché. Au cours du mois de septembre qui a suivi, BAM avait également, au regard de la persistance de besoins importants de liquidités bancaires sur l’horizon de prévision, décidé de réduire le taux de la réserve monétaire de 4 à 2%, permettant ainsi une injection permanente d’un peu plus de 11 milliards de dirhams.

Mais ces solutions commencent à montrer leurs limites avec le coronavirus. Des appels sont ainsi lancés pour l’assouplissement du dispositif de refinancement auprès de Bank Al Maghrib, ainsi que la baisse du taux du compte débiteur (CCR) de 7% actuellement à 2% pour injecter de la liquidité, avec des seuils de montants à définir par Bank Al-Maghrib. Enfin, il est question de réduire la réserve monétaire, pour une période de 3 mois à proroger, en cas de persistance des tensions de liquidité et d’assouplissement de la part de la banque centrale en matière de règles prudentielles.

Par Fayçal Ismaili
Le 24/03/2020 à 18h28