Interrogé sur l’impact de la crise du coronavirus sur la balance des paiements à travers les postes pourvoyeurs de devises (exportations, transferts des MRE), le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaâboun, s’est voulu rassurant.
«Les fondamentaux de l’économie nationale sont assez résilients pour être en mesure d’absorber, à court terme, les chocs induits par les conséquences de la crise du coronavirus. Outre nos réserves de change qui couvrent plus de 5 mois et demi d’importations de biens et services, nous bénéficions du soutien de nos bailleurs de fonds aussi bien bilatéraux que multilatéraux», a ainsi répondu le ministre dans un entretien accordé à nos confrères de l’Economiste. Le ministre évoque les autres possibilités que le Maroc peut exploiter, tels que le recours au marché financier international ou la facilité offerte par le FMI au titre de la Ligne de précaution et de liquidité.
Mohamed Benchaâboun ne manque pas de relever les effets positifs de la crise sur la balance des paiements, citant à ce titre les économies de devises non négligeables enregistrées grâce à l’accalmie des prix des produits énergétiques sur le marché international.
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L’argentier du royaume reste prudent, quand il s’agit de mesurer l’impact de la crise sanitaire du Covid-19. «Il s’agit de la plus grave crise que l’humanité ait connue depuis la Seconde Guerre Mondiale. Toute tentative d’estimation des impacts ne pourrait être, dès lors, qu’approximative. Cela dépendrait de plusieurs paramètres, dont, notamment, la durée de la crise et son ampleur, l’efficience des mesures déployées pour y faire face ainsi que de la capacité des Etats à gérer la phase post-Covid-19», a-t-il expliqué.
En outre, le ministre de l'Economie et des finances indique que le comportement des différents secteurs de l’économie nationale face à la crise du Covid-19 n’est pas du tout homogène: «plusieurs branches d’activités devraient maintenir leur dynamisme, comme notamment l’industrie extractive, agroalimentaire, chimique, le secteur des télécommunications et les services financiers. Ces secteurs représentent 41% du PIB non agricole. Si on y ajoute l’administration publique, nous sommes à 53% du PIB non agricole qui ne devrait pas beaucoup pâtir des mesures de confinement. Il existe, par contre, des secteurs qui sont très impactés, en l’occurrence le tourisme et les activités connexes, le transport aérien ainsi que le textile et l’automobile».
Par ailleurs, Mohamed Benchaâboun a tenu à rappeler que la priorité, au niveau national, est de préserver la vie des citoyens.
«Le Maroc a décidé de se relever, en plaçant l’Homme au rang des priorités, mais sans pour autant perdre de vue l’impératif de préserver la résilience de l’activité économique», a-il expliqué.