Le conseil des ministres "prévoit la constitution d'une nouvelle société entièrement contrôlée par le ministère de l'Economie et des Finances, ou contrôlée par une société à participation publique majoritaire, même indirecte", précise un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi.
Le gouvernement ne précise pas les délais ou d'autres modalités plus concrètes de ce projet de nationalisation d'Alitalia.
Selon des médias, Rome a prévu une enveloppe globale de 600 millions d'euros pour l'ensemble du secteur aérien national, dans lequel Alitalia représente la part du lion.
Un nouvel appel à manifestation d'intérêts pour racheter Alitalia avait été publié il y a moins de deux semaines, le 5 mars, et les entreprises ou fonds intéressés avaient jusqu'au 18 mars pour se faire connaître, selon un document publié sur le site de la compagnie.
Alitalia accumule les pertes depuis des années et a dû être placée sous tutelle de l'administration en 2017. Rome cherche depuis un ou des repreneurs, sans succès.
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Le groupe public italien des chemins de fer, Ferrovie dello Stato (FS), qui a tenté un temps de constituer un consortium pour sauver Alitalia, a annoncé début janvier avoir jeté l'éponge.
Des contacts ont eu lieu avec l'américaine Delta, l'allemande Lufthansa et le gestionnaire italien d'autoroutes et aéroports Atlantia (famille de Luciano Benetton).
Mais Lufthansa avait indiqué en janvier ne pas vouloir investir pour le moment dans Alitalia, soulignant que celle-ci avait besoin d'une profonde restructuration.
Delta, de son côté, s'était dite prête à investir 100 millions d'euros et à prendre 10% du capital.
Alitalia, confrontée à la concurrence extrêmement vive des compagnies à bas coût, ne peut pas non plus vraiment rivaliser avec les autres compagnies traditionnelles faute d'une taille suffisante, alors qu'un important mouvement de concentration a eu lieu ces dernières années. Elle perd environ 300 millions d'euros par an.
L'ancienne compagnie nationale a ainsi transporté seulement 22 millions de passagers en 2018, contre 91 millions pour Easyjet, 142 millions pour Ryanair et quelque 180 pour Lufthansa et Delta Airlines.
En Italie, sa part de marché plafonne à 14%, loin derrière les 25% de Ryanair.