Face à cette situation gravissime qui risque de perdurer ou même de s'aggraver davantage et au regard de l'inquiétude et de l'incertitude dominantes, ces agences peinent à trouver un moyen convenable pour essayer de panser leurs plaies et réanimer un secteur sinistré de par sa forte dépendance vis-à-vis de l'international.
Annulations des réservations et demandes de remboursement sont entre autres les facteurs menant non seulement les agences de voyages, mais également les établissements hôteliers, les compagnies aériennes, les restaurants et les autres intervenants dans le secteur du tourisme, au pied du mur à cause notamment de la chute des recettes et l'approche du mois sacré de Ramadan qui est considéré comme une période de basse saison.
En effet, le premier coup dur des agences de voyages marocaines étaient la décision de Royal Air Maroc (RAM) de suspendre temporairement ses vols reliant Casablanca à Pékin et ce, à compter du vendredi 31 janvier et jusqu'au 29 février 2020.
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Et comme un malheur ne vient jamais seul, la décision des autorités saoudiennes de suspendre temporairement, à partir du 27 février, les entrées dans le royaume pour réaliser la Omra et visiter la Mosquée du Prophète et ce, dans le but de prévenir la propagation du Covid-19, est venue aggraver la situation et plonger ces agences dans une véritable crise.
Une telle décision a laissé les clients marocains perplexes entre la demande d'un remboursement immédiat et la préservation de cet avoir pour en profiter après la disparition du Coronavirus.
Quelque jours plus tard de cette suspension, l'Arabie Saoudite a mis en place un dispositif électronique pour le remboursement des frais de délivrance des visas de la Omra annulés et des services connexes à travers les agences agréées dans les pays des pèlerins.
"Les agences de voyages sont vraiment impactées par cette situation. Il y a énormément d'annulations. Nous sommes en train de collecter les informations pour avoir les chiffres exactes de cet impact", a confié à la MAP le président de la Fédération nationale des agences de voyages du Maroc (FNAVM), Khalid Benazouz.
"Ce secteur a été fragilisé et risque la faillite. Il y a un problème d'emploi et de stabilité sociale. L'Etat doit réfléchir avec nous pour préparer un plan de secours", a-t-il soutenu.
A cet égard, Khalid Benazouz a proposé à ce que la direction générale des impôts (DGI) donne aux acteurs de ce secteur un moratoire pour les paiements. "Il est nécessaire de mettre en place un fonds de soutien, en particulier pour les petites entreprises qui souffrent doublement eu égard à leur bilan et charges sociales", a-t-il ajouté.
S'agissant de la relance, le président de la FNAVM préconise tout d'abord de tenter de sauvegarder ce qu'il existe. "Une relance va venir d'ici quatre ou cinq mois, mais entre-temps il faudra payer ses différentes charges et faire face aux dépenses du mois de Ramadan", a-t-il balancé.
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Et de poursuivre: "durant les mois de mars et d'avril qui auraient pu être une haute saison, les agences voyages en sortent les poches vides puisque tout a été annulé. C'est drastique! On est un secteur sinistré et les assurances ne peuvent rien faire".
Ce cataclysme se poursuit avec la hausse continue du nombre de cas du covid-19, ce qui a poussé la RAM, en application de la décision du gouvernement, de suspendre aussi tous ses vols à destination et en provenance de l'Italie, l'Espagne et de l'Algérie.
Ainsi, force est de constater qu'avec l'ampleur qu'a prise la propagation de ce virus, les pays ont commencé à fermer graduellement leurs frontières tout en croisant les doigts pour espérer une sortie de cette crise asphyxiante avec des dégâts limités.