“Quelle que soit la voie que choisira le Maroc pour progresser vers la Couverture sanitaire universelle, la mobilisation de ressources fiscales additionnelles pour la santé semble nécessaire”. Voici la principale recommandation de Dorothée Chen, spécialiste Santé, nutrition et population à la Banque mondiale (BM), lors de son intervention au cours du séminaire du think tank Radius pour présenter la synthèse de son étude “Global Santé”, relative à la Couverture sanitaire universelle (CSU). Une rencontre qui a réuni les partenaires publics et privés pour débattre de l'avenir de la CSU dans le contexte de son extension aux indépendants. Actuellement, selon Les Ecos dans son édition du 10 mars, l'Etat réserve 6,2% du budget général à la santé, alors que l'OMS recommande un taux de 10%.
“Le processus de la mise en place de la CSU a démarré en 2002, et a connu plusieurs évolutions. En 2007, c'était la mise en place de l'Assurance maladie obligatoire. En 2012, le RAMED a été introduit. Cette année, nous devrons élargir la couverture vers les indépendants. Le prochain gouvernement aura pour mission de la rendre effective”, affirme Abdelali Belghiti Alaoui, secrétaire général du ministère de la Santé.
Un défi majeur pour le système de financement de la santé. Pour éviter les difficultés que rencontre le RAMED dans son financement, la réflexion entamée aujourd'hui s'oriente vers la demande de la contribution des 11 millions de travailleurs indépendants. De son côté, la BM insiste sur la solidarité via l'impôt. Une recommandation qui prend en compte le benchmark international, notamment la Thaïlande, qui a exigé d'emblée, de la part des indépendants, de financer l'ensemble de ce système, avant de se rétracter.
Le scénario choisi par le Maroc sera donc décisif pour réduire les dépenses de santé des ménages. Selon l'OMS, si ces dépenses dépassent les 20%, elles seront catastrophiques pour les ménages. Dans le cas du Maroc, les ménages contribuent à hauteur de 53,6% aux dépenses globales de santé dans le royaume. Le RAMED aurait permis de réduire ces dépenses à 38%.