Couverture sociale: une marge de manœuvre limitée

Hassan Boubrik

Hassan Boubrik . DR

Revue de presseKiosque360. Avec 36% de couverture sociale, le Maroc fait moins bien que l'Algérie et la Tunisie. Lors d'un forum organisé par la CDG, le chef du gouvernement a notamment insisté sur l'importance d'assurer le financement de ce système, même s'il mesure la pleine difficulté de l'entreprise.

Le 15/02/2016 à 00h58

Alors que le bras de fer n'en finit pas entre les syndicats et le gouvernement sur la réforme du régime des retraites, la CDG a organisé son 4e forum sous le thème de la généralisation de la couverture sociale. En effet, souligne L'Economiste dans son édition du 15 février, les enjeux ne se limitent pas seulement au sauvetage des caisses de retraites déficitaires, mais concernent aussi l'extension de la prise en charge de certaines catégories, notamment celle des travailleurs indépendants.

Par ailleurs, la pyramide des âges est en pleine transformation au Maroc. Désormais, les seniors de plus de 60 ans représentent 10% de la population et devraient atteindre les 12% dans quelques années, tandis que l'espérance de vie est passée de 55,7 ans dans les années 1980 à 74 ans actuellement. Pour autant, le taux de couverture sociale reste faible, puisqu'il ne dépasse pas les 36%, alors qu'en Algérie et en Tunisie, il atteint respectivement 56% et 80%. Cela même si la CNSS a permis d'augmenter la couverture des employés du secteur privé: 80% contre 43% en 2005, soit 3,1 millions de personnes déclarées contre 1,58 million sur la même période.

Lors de ce Forum, la plupart des intervenants, dont Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement, ou encore Hassan Boubrik, nouveau patron de l'Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale, ont estimé qu'il était urgent d'assurer, en priorité, l'équilibre financier de la couverture sociale afin de garantir sa pérennité, quitte parfois à sortir des sentiers battus et trouver des solutions innovantes, même si “les marges de manœuvres sont limitées”, selon Benkirane. D'après Boubrik, le processus de généralisation peut commencer par “les professions organisées aptes à rejoindre le système”. C'est dans ce cadre que s'inscrit, selon lui, le nouveau statut d'auto-entrepreneur.

Par Sanae El Asrawi
Le 15/02/2016 à 00h58