A l’instar d’autres pays du monde, la pandémie de Covid-19 a évolué au Maroc d’une crise sanitaire vers une crise économique et sociale, avec des répercussions sur l’emploi. La Banque africaine de développement (BAD) et l’Organisation internationale du travail (OIT) ont conjointement mené une étude pour en analyser les effets et faire des recommandations à la clé.
Selon l’étude, deux tiers des très petites et moyennes entreprises (TPME) du Royaume ont enregistré une baisse de chiffre d’affaires de plus de 15% au premier semestre 2020. Cette situation a entraîné, à la fin 2020, la perte de 430.000 emplois en comparaison à 2019 et une hausse du sous-emploi. On note également une baisse de 26% du volume horaire travaillé par semaine, équivalant à près de deux millions d’emplois.
Concentrant 73% des emplois, les TPME ont été les plus affectées. L’étude analyse ainsi la situation d’avant crise et révèle, par ailleurs, l’importance du secteur informel qui concerne 81% des TPME et 60% des emplois du secteur privé. L’enquête a par ailleurs révélé un besoin d’accompagnement technique exprimé par plus de 77 % de ces entreprises.
Le tissu économique est aussi caractérisé par un faible niveau de qualification qui limite les gains de productivité. En outre, près de deux tiers des salariés ne disposent pas de couverture sociale.
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Le document met également en évidence les contraintes structurelles préexistantes, exacerbées par la pandémie. Parmi ces contraintes, figure les difficultés d’accès des TPME au financement bancaire. «Avant la crise, les TPME marocaines faisaient face à des difficultés d’accès au financement, ne recevant que 15,6% du total des crédits bancaires», souligne l’étude.
Les mesures publiques ont amorti le chocLes décisions rapides des autorités marocaines ont atténué les conséquences économiques et sociales de la crise, relève le document. Les résultats du modèle de simulation utilisé pour cette étude démontrent l’effet amortisseur du soutien public.
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Les mesures d’indemnisation des travailleurs prises par le gouvernement et les facilités accordées aux TPME ont contribué à préserver 71% des emplois menacés à la suite du premier confinement. Sans ces mesures, la croissance du PIB aurait ainsi connu une décélération plus importante avec une baisse supplémentaire de six points de pourcentage, selon l’étude.
Le document rappelle aussi que, dans le cadre de son plan de relance économique, le Maroc a lancé des chantiers structurants, notamment pour faciliter l’accès au financement et renforcer le socle de protection sociale.
Une relance davantage tirée par les TPMECôté recommandations, la BAD et l’OIT appellent à donner une nouvelle impulsion à l’entreprenariat des jeunes et au développement des très petites et moyennes entreprises (TPME) afin de renforcer la résilience aux chocs, facilitée par les mesures de soutien, et créer des emplois de qualité dans le Royaume. «Une croissance endogène créatrice d’emplois décents, davantage tirée par les TPME, s’avère ainsi fondamentale», avance le document.
La note relève les avancées réalisées dans le cadre du plan de relance économique pour faciliter notamment l’accès au financement des entreprises et renforcer le socle de protection sociale. Elle souligne les importants progrès du programme «Intelaka» relatif au déploiement d’instruments financiers adaptés aux besoins des TPME.
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Le document préconise, à cet effet, le renforcement, à court terme, des dispositifs d’accompagnement technique destinés aux entrepreneurs. Il appelle notamment à adopter une vision holistique et intégrée de la promotion de l’entreprenariat et des TPME afin de lever les contraintes structurelles.
Pour soutenir la reprise, le document propose d’inclure, dans chaque plan sectoriel de relance, des projets et programmes à fort potentiel d’impact sur la création d’emplois et de réaliser une revue à mi-parcours de la Stratégie nationale de l’emploi.
Cette note a été initiée par la plateforme entrepreneuriale «Souk At-Tanmia», soutenue par la Banque africaine de développement, avec un financement du Programme de partenariat dano-arabe (DAPP). Elle s’appuie sur les résultats des outils de simulation macroéconomique et de données d’enquêtes portant sur 300 TPME du Maroc.