Avec 86.000 emplois créés en 2017, l’économie marocaine revient dans le vert après avoir détruit quelque 37.000 emplois en 2016, peut-on lire dans les colonnes du quotidien Aujourd’hui le Maroc du 7 février. Néanmoins, cette embellie cache des performances très disparates selon les secteurs. Alors que certains, comme l’agriculture, profitant de la bonne année agricole, sont au rendez-vous et remplissent leur part du contrat, d’autres, comme l’industrie, confirment la tendance peu rassurante dans laquelle ils s’inscrivent depuis plusieurs années.
Ainsi, sur les 86.000 emplois créés en 2017, presque la moitié l’ont été dans le secteur agricole. Si, à cela, on rajoute 5.000 autres emplois créés dans les industries agroalimentaires, fortement tributaires de l’amont agricole, le secteur primaire se place de loin comme le premier pourvoyeur d’emplois pour les Marocains. Très loin derrière l’agriculture, on retrouve les services, dont l’activité a pu générer quelque 26.000 emplois. La contribution est respectable, certes, mais il faut rappeler que ce niveau reste en-deçà de ce que les services créaient dans les années passées, à savoir une moyenne de 90.000 emplois sur la période 2007 et 2014 et 40.000 sur les années 2014 à 2016.
L’autre secteur qui affiche des signes d’essoufflement, le BTP. Alors que, pendant longtemps, il avait été connu pour être l'un des principaux moteurs de l’activité économique en général et de la création d’emploi en particulier, sa prestation se tasse depuis deux ans. En attestent les 11.000 emplois créés en 2017, au moment où, sur la période 2014–2016, il en créait environ 20.000. En revanche, dans le secteur industriel, la panne de l’emploi se confirme. A peine 7.000 emplois s’y sont créés, dont 5.000 dans l’industrie agroalimentaire. Les 2.000 autres emplois ont été créés dans l’industrie et l’artisanat groupé.