Banquiers, experts, comptables, assureurs-crédit et spécialistes du renseignement commercial s'accordent tous à dire que le crédit inter-entreprises est en nette progression. Une étude exclusive d'Inforisk, réalisée auprès de 500.000 entreprises et relayée par La Vie Eco, dans son éditiondu lundi 12 décembret, montre que le crédit-entreprises a augmenté de 39% entre 2010 et 2015, avec un taux de croissance annuel moyen de 6,9%. Le montant est ainsi passé de 267 à 370 milliards, soit près de 100 milliards de dirhams de plus en cinq ans.
Selon plusieurs spécialistes interrogés par l'hebdomadaire, l'ampleur que prend le crédit inter-entreprises en tant que source de financement des opérateurs économiques est intrinsèquement liée à l'atonie de l'économie et l'allongement sans précédent des délais de paiement, tous secteurs confondus. Une moyenne générale de plus de sept mois, selon Taoufik Benzakour, DG d'Euler Hermès Acmar. Pour Inforisk, les TPE se font payer actuellement à 9,7 mois (7,2 en 2010), les PME encaissent au bout de 5,3 mois (4,2 contre en 2010) et les GE sont réglées à trois mois et quinze jours.
De l'avis d'un cadre à BMCE Bank Of Africa, se financer sur le dos de son partenaire commercial (qui représente aujourd'hui 30% des sources de financement des entreprises en moyenne) est souvent un passage forcé plus qu'un choix délibéré. Les données d'Inforisk confortent une assertion. Pour les TPE, le crédit fournisseur représente 29% du financement du passif contre 4% pour le crédit bancaire.
Conclusion: les entreprises se financent plus à travers ce moyen quand elles n'ont pas d'autres sources. Une chose est sûre, les TPME n'ont pas trop le choix. Face à la difficulté d'être suivi par son banquier, soit l'actionnaire apporte des capitaux pour l'entreprise afin qu'elle ne dépose pas le bilan, soit elle tire sur le crédit inter-entreprises pour survivre. C'est ce qui justifie justement l'importance du poste Comptes courant d'associés CCA dans le bilan des TPE (30%).
