Le gouvernement a lancé les travaux de construction d’une station de stockage de gaz de pétrole liquéfié, alors même que la SAMIR négocie encore un plan de sauvetage. «L’ouverture des plis est programmée pour le 3 novembre prochain», indique Al Massae dans sa livraison du mardi 13 octobre. «Le gouvernement a choisi de maintenir ses investissements programmés pour le port de Mohammedia, dont les activités ont connu un important recul depuis l’arrêt des importations au profit de la raffinerie», rapporte pour sa part le quotidien arabophone Assabah dans son numéro du même jour.
La future station aura une capacité de stockage et de traitement de 2 millions de tonnes par an. «Elle sera portée à 2,5 millions de tonnes annuels à l’horizon 2025», précise le journal. Au total, cette station nécessitera une enveloppe budgétaire de 320 millions de DH.
En attendant, les salariés et professionnels maintiennent leur pression sur Coral, l’entreprise appartenant à Al Amoudi et actionnaire majoritaire dans le capital de la raffinerie, à l’approche du Conseil extraordinaire prévu pour annoncer l’augmentation de 10 milliards de DH du capital de la SAMIR.
Rappelons que, selon plusieurs analystes, cette augmentation de capital n’aura probablement aucun impact positif sur la raffinerie, au vu des 40 milliards de DH de dettes qu’elle a accumulés.
Selon Houcine El Yamani, secrétaire général du syndicat du Gaz et du pétrole rattaché à la Confédération démocratique du Travail (CDT), les requêtes des salariés restent lettres mortes. «Ils ne s’attendent d’ailleurs pas à ce que le problème de la SAMIR soit résolu de sitôt, spécialement après les déclarations du ministre de l’Energie, des Mines, de l’Environnement et de l’Eau, déclarations selon lesquelles le gouvernement ne serait pas prêt à effacer l’ardoise de la raffinerie», souligne le quotidien.
La situation est d’autant plus grave que la raffinerie vient de mettre fin à la collaboration de plus de 500 salariés travaillant par intérim dans la société. La sonnette d’alarme est de même tirée pour les 5.000 emplois directs qu’entretient la SAMIR. «Que les salaires soient versés à temps ne veut pas forcément dire que les salariés sont hors de danger», souligne le secrétaire général du syndicat.