Le sacrosaint Conseil trimestriel de Bank Al-Maghrib (BAM) a surpris bon nombre d’analystes et d’observateurs. Et pour cause, son gouverneur, Abdellatif Jouahri, s’est montré rassurant quant au taux de croissance en 2015. Alors que le HCP ou le FMI prévoyaient une croissance de 4,8%, la BAM, elle, table sur 5%. Une poussée d’optimisme que n’a pas manqué de relever Aujourd’hui le Maroc, dans son édition du 25 février, en titrant «Jouahri voit rose». Parmi les autres embellies notables : un net recul du déficit du compte courant et une inflation maîtrisée à 1,4%. Des prévisions largement confortées par les prémices d’une bonne campagne agricole, l’amélioration de la demande extérieure (+ 8,2 % d’exportations à fin février, notamment grâce aux phosphates, ainsi qu’à l’industrie automobile et alimentaire) et une diminution de la facture énergétique (- 45,2%). Sans compter, selon l’Economiste,-qui titre en Une « La BAM s’arrime à la Chine »- la conclusion d’un accord Swap entre Bank Al-Maghrib et son homologue chinoise portant sur 15 milliards de DH, dont l’objectif est de financer le commerce et les investissements. Le tout, il faut le rappeler, après une année 2014 plutôt morose où le taux de chômage national a frôlé les 10%.
Concernant les autres composantes du compte courant, les recettes de voyages ont enregistré un recul de 8,2% à fin février, après une stagnation en 2014, tandis que les transferts de MRE ont progressé de 6,9%. Enfin, avec un baril du pétrole estimé à 60 dollars en moyenne, le déficit du compte courant devrait, quant à lui, se situer à 4% du PIB contre 5,9% l’année dernière. Autre bonne nouvelle : malgré une régression des flux des IDE de 15,2% sur les deux premiers mois de 2015, l’encours des réserves nettes extérieures a atteint 182,2 milliards de DH, l’équivalent de 5 mois et 13 jours d’importations. «Un encours qui devrait se renforcer en 2015 pour couvrir 6 mois d’import des biens et des services», selon l’Economiste, qui cite la BAM.
Les finances publiques, en revanche, ont accusé un déficit de 13,4 milliards de DH, particulièrement à cause du recul des recettes de la TVA et de la TIC à l’importation.Le crédit bancaire enfin, au cours du mois de janvier, a augmenté de 4,3% et devrait atteindre les 5% d’ici la fin de l’année. Le taux directeur, qui est passé de 2,75% à 2,5 % en décembre dernier, sera maintenu mais restera sous surveillance.