Pour le Haut-commissaire au Plan, les perspectives économiques au titre de l’année prochaine montrent « la continuité de la forte dépendance de l’activité agricole des conditions climatiques et confirment le ralentissement de la croissance économique nationale et particulièrement les difficultés pour les activités non agricoles à se réinscrire dans le sentier de croissance de plus 4% réalisé avant la crise économique internationale de 2008 ». C’est l’un des messages d’Ahmed Lahlimi lors d'une conférence de presse consacrée à la présentation de la situation économique nationale en 2017 et ses perspectives pour 2018.
Il a aussi souligné que l’économie nationale devrait continuer à subir l’effet de ses déficits structurels.
D’un contexte international invitant plutôt à l’optimisme, l’économie nationale bénéficierait d’une demande extérieure en hausse de 4% en 2017 et 2018, et participerait à une progression de 4% de cette cartographie favorable de la croissance mondiale, a fait savoir M. Lahlimi
Selon le Haut-commissaire au Plan, le secteur agricole, profitant d’une répartition relativement favorable dans le temps et l’espace de la pluviométrie, d’une disponibilité coordonnée des facteurs de production et d’une bonne gestion de leur utilisation, devrait contribuer à porter la valeur ajoutée du secteur primaire à 13,9% en 2017, après une baisse de 11,3% en 2016 et sa contribution au PIB à 1,7 point, au lieu d’une contribution négative de 1,4 point, une année auparavant.
Les activités non agricoles, en revanche, devraient continuer à s’inscrire dans leur sentier de faible croissance avec 2,5%, après 2,2% en 2016, loin du rythme moyen de 4% connu durant la période 2008-2011, a-t-il estimé, notant qu’avec une part du secondaire restée pratiquement stable à 35% de la valeur ajoutée non agricole, dénotant leur faible diversification, les activités non agricoles constituent le véritable talon d’Achille de l’économie nationale.
En attendant que les investissements dans les infrastructures économiques et sociales et les réformes de structure donnent leur plein effet, en termes d’attractivité vers les secteurs productifs des capitaux privés, en particulier nationaux, et contribuent, ainsi, à apporter cette nécessaire diversification des activités non agricoles et la non moins nécessaire augmentation de leur compétitivité, le niveau de croissance de l’économie nationale continuerait à rester dépendant de la pluviométrie tournant autour de 2% en cas de mauvaises années agricoles, et de 4%, dans les cas contraires, a-t-il expliqué.
Selon M. Lahlimi, malgré une activité économique sous contrainte des fluctuations climatiques, la consommation privée devrait, comme l’indique le budget économique, progresser, après 3,4% en 2016, de 3,7% en 2017 et 3,2% en 2018, contribuant respectivement par 2,1 points et 1,8 point à la croissance économique globale.
Toutes les composantes de la société marocaine et, en particulier ses forces vives économiques, sociales et politiques sont appelées à adhérer à toutes les implications des réformes de structure nécessaires pour éliminer toutes les menaces latentes, aussi bien dans le tissu économique que dans les finances publiques, dans le système de valorisation des ressources humaines que dans le mode de gouvernance nationale et régionale, afin d’assurer à l’économie nationale les conditions favorables d’un minimum d’endogénéisation de son financement et au pays les chances de continuer à valoriser les atouts que lui procurent son cadre constitutionnel, son poids historique et son dynamisme géostratégique, a-t-il affirmé.