En raison du double choc, intérieur et extérieur, résultant de la crise sanitaire, l’économie marocaine devrait connaître une profonde récession, sa première depuis 1995, indique la Banque mondiale dans une note récente sur le Maroc.
L’assainissement des finances publiques a été interrompu compte tenu des pressions sur les dépenses et du ralentissement de l’activité économique.
La réduction des envois de fonds, des activités touristiques et des IDE ainsi que la baisse significative des exportations ont une incidence négative sur la position des paiements extérieurs, souligne l’institution de Bretton Woods.
Dans ce contexte, la Banque mondiale a revu à la baisse sa prévision de croissance pour le Maroc. Le PIB réel devrait se contracter de 6,3% en 2020, principalement en raison de la pandémie de Covid-19, mais aussi des effets de la mauvaise pluviométrie sur le secteur agricole. En juillet dernier, la Banque mondiale tablait sur une décroissance de 4% en 2020.
S’agissant de la demande, à l’exception de la consommation publique, toutes les composantes de la demande globale devraient diminuer considérablement, souligne la Banque mondiale.
Le redressement du secteur du tourisme pourrait être plus lent, car les préoccupations concernant les vagues ultérieures de Covid-19 et la diminution des revenus des ménages pourraient plomber la demande mondiale dans ce secteur.
Le déficit du compte courant devrait se creuser à 9,9% du PIB en 2020, avant de diminuer à moyen terme. Le choc extérieur a entraîné une forte régression des importations, des exportations, des recettes touristiques et des envois de fonds.
Bien que les importations (à l’exception des produits alimentaires) diminuent, cela ne compensera pas entièrement la baisse des exportations et des recettes touristiques, souligne la note.
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Sur le plan budgétaire, les revenus seront inférieurs aux prévisions en 2020 et 2021, tandis que les dépenses devraient augmenter en 2020 en raison des charges supplémentaires liées aux mesures de riposte au Covid-19. En conséquence, le déficit budgétaire s’élargira pour atteindre 7,6% du PIB en 2020. La dette du Trésor devrait grimper à 78,9% du PIB en 2022, avant de redescendre progressivement à 76,4% d’ici 2025.
Quid de la pauvreté?En 2020, l’extrême pauvreté (seuil de pauvreté international de 1,90 dollar en parité de pouvoir d'achat) augmentera légèrement, mais restera en dessous de 1%, estime la Banque mondiale. La pauvreté mesurée avec un seuil de 3,2 dollars en PPA augmentera de 1 point de pourcentage en 2020 pour atteindre 6,2%. La proportion de la population susceptible de basculer dans la pauvreté devrait augmenter en 2020, passant de 24,4% à 27,5% de la population totale.
La pauvreté devrait diminuer en 2021 et 2022, mais à un rythme beaucoup plus lent que les années précédentes, et les indicateurs de pauvreté ne reviendront pas à la situation d’avant le Covid-19 avant 2022. Cependant, l’augmentation prévue des dépenses sociales assortie d’un meilleur ciblage peut accélérer le rythme de réduction de la pauvreté.
A noter que pour 2021, la Banque mondiale table sur un taux de croissance de 3,4% et un déficit budgétaire de 5,3%.
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