«Pour y parvenir, nous devons tous ensemble nous mobiliser pour assurer une meilleure gestion et gouvernance de l’eau, une denrée précieuse qui se fait rare au Maroc, car le pays fait partie d’une région où le stress hydrique s’installe», a affirmé la ministre de l’Économie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui, qui a inauguré au sein de cette prestigieuse école un cycle de conférences de ministres, mis sur pied dans le cadre de la célébration du 75ème anniversaire de cette institution qui forme les cadres pour l’administration publique.
L’intervention de la ministre de l’Économie a eu pour thème «Le Maroc face à la contrainte hydrique: enjeux socio-économiques et orientations stratégiques», affirmant que «jusqu’en 2020 les réserves des divers barrages au Maroc étaient de 23 milliards de mètres cubes d’eau, mais actuellement ce niveau a baissé considérablement» en raison du déficit lié à l’insuffisance des précipitations.
Cet énorme déficit d’eau a impacté la production agricole, industrielle et économique, selon la ministre. D’après ses conclusions, «la migration des paysans vers les villes marocaines devrait atteindre 1,5 million de personnes en 2050» si la situation persiste.
«Au Maroc, la part de l’eau par habitant était précédemment d’un volume de 2600 mètres cubes d’eau par an. Or, le risque de voir cette quantité baisser de 5 fois dans les années à venir est inquiétant», a déclaré la ministre de l’Économie.
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Grâce aux orientations et aux initiatives prodiguées par le Souverain, le gouvernement a lancé une série de projets dont la construction des stations de dessalement de l’eau de mer, des autoroutes de l’eau et l’interconnexion entre les barrages. «Il faut se mobiliser, selon elle, pour l’amélioration de la gouvernance des stratégies et pour réussir la sensibilisation publique sur la bonne gestion de l’eau potable.»
Nadia Fettah Alaoui a indiqué en outre que l’État a les budgets nécessaires pour faire face aux contraintes hydriques, expliquant que les bailleurs de fonds nationaux et internationaux sont en mesure de financer les projets marocains en matière d’eau, notamment la construction de stations de dessalement d’eau de mer dans le cadre du partenariat public/privé.
En réponse à une question sur l’agriculture et le plan Green Génération, la ministre s’est réjouie que le Maroc ait une autosuffisance dans la culture de certains produits agricoles que «les autres pays de la région n’ont pas».
Elle est montée d’un cran quand elle a été interrogée sur l’intérêt des exportations de certains produits au détriment de l’agriculture vivrière du monde rural. «Il faut exporter nos produits et il faut arrêter d’opposer les deux agricultures. Les deux ont besoin de solutions», a-t-elle conclu.