Le gouvernement El Othmani vient à peine d’annoncer sa volonté de poursuivre la réforme de la compensation, en intégrant dans son programme la décompensation du sucre, de la farine et du gaz, qu’il doit déjà gérer une première polémique sur le sujet.
Ce jeudi 20 avril, le ministère délégué en charge des Affaires générales et de la gouvernance s’est en effet empressé de démentir le fait que «le gouvernement a arrêté les schémas» pour la décompensation de ces produits. Cette sortie intervient après la publication par un confrère de la place dans son numéro d’aujourd’hui, de ce qu’il a présenté comme les scénarios de décompensation, avec à la clé des montants et un échéancier précis.
Exemple: il y est annoncé que la décompensation du gaz, le dossier le plus complexe dans cette réforme, sera entamée progressivement pour que le prix de la bonbonne de 12 kg atteigne 120 DH à l’horizon 2021, au lieu de 42 DH aujourd’hui.
Dans son communiqué, le ministère de tutelle est catégorique:«Ces informations sont dénuées de tout fondement».
Selon les informations de le360, ce qui a été présenté comme les scénarios de la décompensation seraient, en fait, tirés du projet élaboré par l’équipe de l’ancien gouvernement. A quelques mois de la fin de son mandat, l’ancien gouvernement, avec notamment Mohamed Louafa à la tête du ministère des Affaires générales, a élaboré un projet de décompensation mais que seul le gouvernement qui allait lui succéder pouvait décider de retenir ou pas.
Pour l’heure, à en croire le communiqué diffusé ce jour, l’équipe El Othmani n’a encore pris aucune décision dans ce sens et ne la prendra «qu’après une large concertation avec l’ensemble des parties concernées».
Quoi qu’il en soit, cet imbroglio a au moins le mérite de rappeler que la poursuite de la réforme de la compensation ne sera pas facile à mener pour l’Exécutif, surtout qu’il faudra au préalable trancher sur les mécanismes d’aides directes pour protéger les populations vulnérables. En décompensant les prix des hydrocarbures, le gouvernement Benkirane a pu compter sur le contexte favorable des cours du pétrole à l’international pour s’extirper de l’obligation d’instaurer ces mécanismes d’aides directes. Pour le gouvernement actuel, la donne est toute autre.