Nadia Fassi Fihri, la PDG d'Inwi, considère les pratiques du partage d'infrastructures avec l'opérateur historique comme «discriminatoires et anti-concurrentielles». Elle dénonce, pour le consommateur, «une entrave au libre choix de son fournisseur». Revue de détails.
- Les raisons de la mise en demeure et de la saisine de l’ANRT
Justement sur ce point, la patronne d’Inwi estime que «le consommateur marocain est privé de son droit de choisir librement son fournisseur d’accès, avec des répercussions regrettables sur la qualité de service. C’est une situation inacceptable». Elle pense ainsi qu’«aucun opérateur ne peut développer, seul, un marché de cette taille».
- Le passage par IAM obligatoire
«Le dégroupage n’est pas une option mais une nécessité parce que la duplication d’une infrastructure fixe et d’une boucle locale n’a aucun sens économique, en plus d’être une hérésie en matière d’aménagement urbain (nouvelles tranchées, nouvelles prises dans les foyers...)», tranche-t-elle. Maroc Telecom qui dispose de cette infrastructure de cuivre (boucle locale) est obligé de la partager, selon des conditions équitables.
- Les attentes vis-à-vis de l’ANRT
Constater les pratiques discriminatoires et anti-concurrentielles dont fait l’objet Inwi (délais plus longs pour le raccordement, des coûts plus élevés et une qualité de service moindre), et astreindre Maroc Telecom à cesser ces pratiques et à permettre une ouverture effective du marché.
- Position de IAM qui nie toute entrave
Le maintien du monopole de fait prouve le contraire. D’ailleurs, l’avertissement adressé par l’ANRT à Maroc Telecom en octobre 2016 vient sanctionner les entraves au dégroupage.
- Manque à gagner causé par le retard du dégroupage
Très important, mais le plus grave c’est le retard en matière de concurrence et d’opportunités de développement de l’économie numérique.
- Projets pour 2017
L’année qui commence est celle du haut débit pour Inwi. «Nous poursuivrons nos efforts d’investissement et d’innovation pour consolider notre position sur le mobile». Parallèlement, le réseau est en phase de densification
2017 sera aussi celle de la transformation numérique. «A cet effet, nous avons conçu un programme d’accompagnement des entreprises marocaines pour les assister et les doter des outils nécessaires à cette transformation». Cela passera aussi pas le développement des services financiers sur mobile.