Les dépenses de compensation atteignent déjà des sommets au premier trimestre. Dans son édition du 14 avril, Les Inspirations ECO souligne que les émissions au titre des dépenses de la compensation ont déjà atteint, à fin mars, 10 milliards de dirhams contre 3,8 milliards une année auparavant, soit une hausse de 164,9% ou +6,2 milliards de dirhams. Cette accélération est attribuée à des facteurs exogènes et endogènes. «Il y a notamment, la guerre russo-ukrainienne, qui en l’espace d’un peu plus d’un mois (36 jours), a fait littéralement sauter tous les verrous et compromis la reprise économique amorcée aux quatre coins de la planète, y compris au Maroc, après le gros coup de massue porté par le Covid-19.
En plus de la hausse des matières premières, des difficultés d’approvisionnement, de l'augmentation du coût du transport et de la flambée des prix du pétrole, s'est ajoutée la guerre qui a fait grimper les cours de l'or noir au-delà des 100 dollars le baril, avec des effets immédiats sur les prix à la pompe. Dans ce sillage, ceux du gaz ont suivi. Ceux du blé également ont atteint près de 400 dollars.
Le pire, selon le quotidien, est que l'envolée des prix risque d’être durable. «Autrement dit, le budget dédié à la compensation risque d’être rapidement englouti, cette année. Et il faudra trouver ailleurs des ressources pour faire face aux futurs décaissements inattendus», assure-t-il tout en estimant que cela «devrait être sans grande difficulté, parce que les finances publiques ont commencé à connaître une embellie».
En effet, le solde ordinaire négatif est de 176 millions de dirhams, contre - 2,8 milliards de dirhams un an auparavant. Mieux le déficit du Trésor n’est que de 2,1 milliards de dirhams, compte tenu d’un solde positif de 20 milliards de dirhams dégagé par les comptes spéciaux du Trésor (CST) et les services de l’État gérés de manière autonome (SEGMA), contre un déficit du Trésor de 8 milliards de dirhams à fin mars 2021.
Dans le détail, les recettes brutes ont augmenté de 21,1% suite à la hausse des recettes douanières nettes de 18%, des droits de douane (+15,9%) et de la TVA à l’importation (+26,3%). Pour ce qui des dépenses, le quotidien relève que 32% du budget général a été engagé à fin mars. Cela provient d'une augmentation des dépenses ordinaires de 16,1%, découlant de la hausse de 6,4% des dépenses de biens et services, due à l’accroissement de 1,8% des dépenses de personnel et de 15,8% des autres dépenses de biens et services, de la diminution de 3% des charges en intérêts de la dette, de la hausse de 164,9% des émissions de la compensation, de l’augmentation de 49,3% des remboursements, dégrèvements et restitutions fiscaux.
La bonne nouvelle est que les dépenses d’investissement émises ont augmenté de 9,9%, passant de 22 milliards de dirhams. Cette progression provient de l’augmentation de 2,9% des dépenses des ministères et de 14,7% des dépenses des charges communes.