Pas d’amélioration en matière de délais de paiement. Bien au contraire. Dans son édition du jour, L’Economiste constate que le Maroc est le plus mauvais pays au monde derrière les Philippines, dans un benchmark effectué par le réseau Dun & Bradstreet, avec un taux de retard de paiement de plus de 90 jours à 16,5%. Le journal n’hésite pas à qualifier ce problème de «virus Ebola de l’environnement des affaires dans le Royaume».
Plus effrayant encore: la moyenne pour se faire payer, au Maroc, atteint 8,5 mois, soit précisément 264 jours. Les secteurs du BTP et du commerce sont les plus mauvais élèves en matière de délais de paiement, avec respectivement 311 et 314 jours.
Ce sont, dans ces conditions, les plus petites entreprises qui en paient le prix avec des délais clients qui se sont allongés de 66 jours depuis 2010, «ce qui a accéléré leur mortalité». En effet, «40% des défaillances d’entreprises sont dues à des retards de paiement». Elles ont particulièrement du mal à survivre durant les 5 premières années puisqu’elles n’arrivent pas à recouvrer leurs créances. Le journal assure, à ce titre, que «95% des défaillances (redressement et liquidation judiciaire) constatées en 2017 concernaient les TPE». A l’inverse, les grandes entreprises ne connaissent pas les mêmes difficultés. «Les délais fournisseurs sont supérieurs aux délais clients», relève le quotidien.
Le secteur public tente tant bien que mal de montrer l’exemple. «Les délais de paiement publics ont marqué une forte baisse en 2017 pour se situer à une moyenne de 58 jours contre 264 jours dans le secteur privé».