L'idée israélienne d'utiliser des hiboux (ainsi que des faucons) comme exterminateurs biologiques dans l'agriculture a commencé à prendre forme en 2008 en coopération avec la Société pour la protection de la nature en Israël, l'université de Tel Aviv et les ministères de l'Agriculture, de la Coopération régionale et de la Protection de l'environnement.
Le professeur Yossi Leshem, membre de la Société pour la protection de la nature en Israël, ornithologue et professeur de zoologie à l'Université de Tel Aviv, est ainsi le premier à avoir lancé cette méthode d’extermination biologique de rongeurs en utilisant des hiboux pour préserver les récoltes. Il faut en effet savoir que les rongeurs sont la principale source de nourriture des hiboux, et les hiboux capturent entre 2.000 et 6.000 rats et autres souris chaque année, selon la taille de la proie.
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En ce qui concerne l’adoption de ce procédé au Maroc, le professeur Leshem a déclaré avoir rencontré quelques années de cela un militant écologiste, ornithologue, Imad Cherkaoui, lors d’un atelier de Mashav, un centre de coopération internationale. A cette occasion, le spécialiste a exprimé son intérêt à mener cette initiative au Maroc et dans les autres pays du Maghreb, comme en Algérie et en Tunisie.
Cette relation a été renforcée après qu'Israël et le Maroc ont établi des relations diplomatiques en décembre, indique le quotidien de référence israélien The Jerusalem Post.
Le professeur Leshem doit d'ailleurs rencontrer dès la semaine prochaine ses partenaires palestiniens et suisses à l’Exposition universelle de Dubaï pour discuter du volet opérationnel, afin de mettre en place ce projet au Maroc.
Jusqu'à présent, quelques 5.000 nichoirs ont été placés en Israël dans les hauteurs du plateau du Golan, en Galilée, dans la vallée de Hula, dans la vallée de Jezreel, dans la vallée de Beit Shean, dans la région de Sharon, en Judée et dans le sud du pays.
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Les hiboux ont pu considérablement minimiser l'utilisation de produits chimiques toxiques dans l'agriculture israélienne et devraient encore la réduire à l'avenir.
«Plus les zones sont grandes et séquentielles, plus la population de hiboux sera grande et plus cohérente et saine, ce qui augmentera le succès du projet», a déclaré l'ornithologue israélien au Jerusalem Post, ajoutant que «la coopération régionale peut être utilisée comme une plateforme de passerelle entre les Jordaniens, les Palestiniens et les Israéliens. Des efforts communs contribueront à améliorer le système, contribuant ainsi à développer une agriculture respectueuse de l'environnement».