Très mauvaise nouvelle pour le tourisme. Dans son édition du jour, L’Économiste révèle que des entreprises touristiques ont vu leur compte bancaire bloqué via la procédure de l’avis à tiers détenteur (ATD). Il cite, parmi les structures concernées, une chaîne hôtelière de premier plan, "dont le management a été informé par sa banque de l’activation de l’ATD, le jeudi 31 décembre". Il est évident que cette procédure de recouvrement forcé n'est pas la bienvenue pour les opérateurs concernés, en particulier dans le contexte actuel marqué par la fermeture de la majorité des entreprises touristiques. "Ils se plaignent du fait qu’ils n’ont pas été informés à l’avance pour prendre les dispositions qui s’imposent. D'autant plus que la mesure porte sur le recouvrement, notamment, de la taxe professionnelle au titre de l’exercice 2020, alors que certaines sociétés n’ont pas encore épuisé leur cinquième année d’exonération de ladite taxe". De plus, "les entreprises sont sommées de payer une taxe professionnelle alors qu’elles ont connu une année blanche, marquée par la fermeture administrative des établissements touristiques depuis mars et une faible reprise dans un contexte où les frontières sont toujours fermées", relève le journal qui cite Mohamed Baayou, secrétaire général de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH).
Cette procédure de recouvrement forcée est d'autant plus mal vécue par les hôteliers qu'ils estiment ne pas avoir été gratifiés pour avoir participé aux mesures prises par le gouvernement dans la gestion des impacts de la crise sanitaire, eux qui, entre mars et juin 2020, ont été réquisitionnés pour accueillir les personnels soignants et des milliers de patients atteints du coronavirus. L'Économiste estime le coût de cette opération à plus de 1 milliard de dirhams, supportés gracieusement par l’industrie hôtelière.