Les autorités écartent toute éventuelle pénurie d'eau potable, affirme Abdelkader Amara, le ministre de l’Equipement, dans les colonnes de l'édition du jour de L'Économiste. Et pour cause. Le Royaume est bordé par 3.500 km de côtes. De plus, le dessalement y est pratiqué, depuis les années 70, dans les provinces sahariennes. Aujourd’hui, le plan national de l’eau prévoit d'aller plus loin dans le dessalement d'eau de mer. Le journal soutient que la ville de Casablanca pourrait produire 300 millions de mètres cubes par an via une station de dessalement qui "devrait être opérationnelle dès 2027" et dont "le coût est estimé à 9,5 milliards de dirhams, hors foncier".
Selon le ministre cité par le quotidien, "le projet en est au stade des études détaillées". Si le site a été identifié, les prélèvements et recherches sont en cours pour s'assurer de la qualité de l’eau. Il s'agira certainement de la plus grande station en Afrique et dans le monde. "Ce qui va nous permettre de pouvoir gérer autrement l’eau approvisionnant Casablanca et venant du bassin Oum Rabiî, qui connait déjà un déficit", précise-t-il via L'Économiste. Il devra aussi approvisionner Marrakech et le périmètre agricole de la Doukka. "Cela va nous permettre de couper le cordon ombilical entre Oum Rabiî et Casablanca, puisque cette ville et celle d'Al Jadida seront alimentées par le dessalement de l’eau de mer", estime le ministre.
En attendant, L’Économiste rapporte que le gouvernement envisage le dessalement pour les villes du nord. "Pour l’heure, nous avons fait une petite station de dessalement à Al Hoceima avec une capacité de 6 millions de mètres cubes par an", annonce-t-il tout en confiant que la grande station d’Agadir Chtouka Ait Baha, qui sera à 144 millions de mètres cubes par an, est en phase finale. Il évoque également celle de Dakhla qui sera multi-usage (agricole, eau potable, port de cette ville). Le journal rappelle que la construction du port commencera sous peu et nécessitera 10 milliards de dirhams d’investissement.
Le ministre estime que "l’autre point d’inflexion concerne Chtouka Ait Baha, où il y a une génération d’agriculteurs capables de valoriser l’eau avec un coût supérieur". Il y a aussi "l’extension du dessalement de Laâyoune, de Tan-Tan, de Sidi Ifni, en plus de plusieurs centrales de déminéralisation, avec à peu près le même système". Et d'ajouter dans les colonnes du quotidien: "Nous pouvons atteindre 1 milliard de mètres cubes d’eau dessalée d’ici 2050 pour les eaux non conventionnelles rattachées au dessalement" sachant que "nous sommes sur 40 ou 50 millions de mètres cubes, dont l’eau potable et l’eau industrielle qu’utilise l’OCP".
Le ministre se penche également sur la réutilisation des eaux usées où le programme se limite à l’arrosage des espaces verts et des terrains de golf. "Dans le plan 2020-2050, on prévoit 345 millions de mètres cubes d’eau réutilisés, alors qu’aujourd’hui nous sommes entre 40 et 50 millions", souligne encore le ministre.