Le niveau élevé de la dette publique représente un défi économique à relever, a affirmé Driss Jettou, président de la Cour des comptes, lors de son passage au Parlement pour la présentation des activités des juridictions financières au titre de 2018.
Lors de son exposé, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 30 janvier, Driss Jettou a souligné la nette progression du volume de la dette, qui a connu un rythme ascendant ces dix dernières années. Il est, en effet, passé de 345,2 milliards de dirhams en 2009 à 750,12 milliards de dirhams en 2019, se situant ainsi autour de 65,3 % du PIB. «Ces données montrent que l’objectif de parvenir à un niveau de la dette autour de 60% du PIB, à l’horizon 2021, sera difficile à atteindre», fait remarquer Driss Jettou. Et d’évoquer un encours de 901,1 milliards de dirhams de la dette publique globale comprenant à la fois la dette du Trésor et les dettes des établissements et entreprises publics garanties par l’État, représentant ainsi 81,4 % du PIB. S’agissant du recours à l’endettement, les recommandations émises par la Cour des comptes convergent vers un arbitrage entre la dette publique intérieure et extérieure, et ce sur la base de ratios de coût et de risque.
L’objectif est d’assurer la stabilité du financement du Trésor et de maintenir les réserves en devises à des niveaux acceptables. La préservation de l’équilibre et de la viabilité des comptes extérieurs fait également partie des points abordés dans l’exposé du président de la Cour des comptes. La réalisation de cet objectif requiert, selon Driss Jettou, «une plus grande maîtrise du rythme d’augmentation des dépenses publiques ayant une incidence directe ou indirecte sur les déficits des comptes extérieurs». La Cour des comptes a émis, par ailleurs, des orientations relatives à la diversification et l’amélioration de la qualité de l’offre exportable. Afin d’aménager les conditions destinées à la concrétisation de cet objectif, il est préconisé d’élaborer un programme d’ensemble en partenariat avec l’ensemble des acteurs économiques et sociaux. «Il s’agit de soutenir le tissu entrepreneurial pour une plus grande intégration dans les chaînes de valeur de l’exportation, l’ouverture vers de nouveaux marchés, l’augmentation des taux d’intégration industrielle et la hausse de la valeur ajoutée locale de nos exportations», explique Driss Jettou dans son intervention.