L’Assemblée constitutive générale de Africa50 avec ses deux entités, l’une dédiée au développement de projets et l’autre au financement de projets, s’est tenue ce mercredi 29 juillet à Casablanca.
Mohamed Boussaid, ministre de l’Economie et des Finances, n’a pas caché son optimisme quant au lancement effectif d'Africa50. "D’emblée, on peut considérer que cette première étape est un plein succès. En effet, les engagements exprimés par les différents pays africains en matière de souscription ont déjà atteint près de 800 millions de dollars sur lesquels environ 160 millions de dollars ont déjà été versés au Fonds, lui permettant de démarrer ses opérations", a-t-il dit.
Selon lui, le continent africain a un besoin important en termes d’infrastructures auxquelles on ne consacre qu’une part assez faible de notre PIB (environ 4%).
Les besoins des pays africains dans ce domaine sont estimés aux environs de 100 milliards de dollars par an et seulement 45 milliards de dollars sont effectivement mobilisés grâce au concours des gouvernements africains, des institutions de financement du développement et du secteur privé, a-t-il déploré.
"L’initiative Africa50 constitue, à ce titre, une réponse qui se distingue par son caractère innovant, mais aussi et surtout par le fait qu’elle consacre la mise en place d’un instrument de financement conçu par et pour les Africains", a insisté l’argentier du royaume.
De son côté, le président de la BAD, Donald Kaberuka, a félicité les pays fondateurs d'Africa50 qui ont souscrit pou un montant de 800 millions de dollars. "Nous avons souhaité valider les souscriptions à 1 milliard de dollars, mais nous pensons que nous sommes sur la bonne voie pour atteindre ce montant".
Africa50 est un fonds conçu pour chercher à concilier les objectifs stratégiques des gouvernements qui veulent répondre aux besoins considérables en investissements pour infrastructures et l’attrait des actifs africains pour les sources croissantes des capitaux domestiques et internationaux.
Il va sans dire que la mise en service du Fonds Africa50 en tant que plateforme d’investissement –portée par la BAD mais totalement autonome dans l’opérationnel– contribuera, sans nul doute, à mobiliser les ressources africaines, l’épargne, l’aide extérieure et les marchés de capitaux pour le financement de projets d’infrastructures bancables et rentables sur le continent.
Selon les données fournies par les institutions onusiennes concernées, l’Afrique possède le réseau d’infrastructures le plus faible au monde et, malgré cela, les usagers payent jusqu’à deux fois plus cher pour avoir accès aux services. Pis encore, l’état des infrastructures en Afrique subsaharienne freine la croissance économique des pays de 2% chaque année et limite la productivité des entreprises jusqu’à 40%.
Hébergé à Casablanca Finance City, le Fonds Africa50 avait été entériné par les ministres des Finances lors des Assemblées annuelles de la BAD, tenues à Marrakech en mai 2013.
Le Mauritanien Alassane Ba assure toujours la fonction de directeur général par intérim, l’Assemblée générale devra élire un nouveau directeur général du Fonds Africa50.