Retour au calme au sein du marché des changes. Dans son édition du 17 avril, L’Economiste explique que le dirham s’est fortement déprécié face à l’euro et au dollar entre mars et début avril «en raison principalement de la position de change négative des banques au début de la réforme, conjuguée aux anticipations des opérateurs de marché pour les mois à venir et ce, suite à l’aggravation de la crise sanitaire mondiale».
Le journal soutient dans ces conditions que «les secteurs et les activités orientés vers l’extérieur, les transferts des MRE, les recettes de tourisme et les IDE, les principales sources par lesquelles transitent les devises sont dans l’œil du cyclone». En considérant l’hypothèse d’une baisse de 50% du solde voyage, de 42% des IDE et de 30% des transferts des MRE, le quotidien chiffre «le manque à gagner à 54,5 milliards de DH».
Le risque sur les réserves de change est donc important. Tellement important qu’il a «obligé le Maroc à activer la ligne de précaution et de liquidité de 3 milliards de dollars». Avec ce découvert du FMI, le pays va couvrir 20 jours supplémentaires d’importations. Le Royaume peut également se faire financer à l’international puisque, comme le rappelle L’Economiste, il n’est plus limité par la loi de finances pour ses emprunts à l’étranger, dans un contexte où il préserve la confiance des agences de notation financière, et en dépit d’une probable récession et de la détérioration des principaux indicateurs macroéconomiques.
Le journal tempère légèrement en affirmant que les réserves de change s’établissaient à 255 milliards de DH au 3 avril (en hausse de 4% par rapport à fin 2019). «Parallèlement, les banques ont reconstitué leurs positions de change grâce à l’augmentation des cessions de devises de leurs clientèles qui ont dépassé leurs achats», fait-il savoir. De quoi donner une position de change excédentaire de 4 milliards de DH au 13 avril (contre un déficit de 5,8 milliards de DH le 9 mars) qui a permis de stabiliser la valeur du dirham.
Selon L’Economiste, cette évolution «conforte Bank Al-Maghrib dans sa décision de laisser le marché s’autoréguler». A tel point que «le cours de change du dirham évolue loin des limites de la bande de fluctuation fixée par Bank Al-Maghrib». Dans le cas contraire, les interventions de Bank Al-Maghrib, dans le cadre du nouveau régime, se feront pour assurer la liquidité du marché et/ou pour défendre les bandes de fluctuation.