Le risque de creusement du déficit budgétaire devrait s’atténuer et la dette du Trésor devrait s’infléchir à compter de 2017. C’est l’une des conclusions phares du rapport 2016 sur la stabilité financière, rendu public ce jeudi 20 juillet.
La Banque centrale y fait remarquer que la consolidation budgétaire entamée en 2013 ne s’est pas poursuivie l’année dernière, le déficit hors privatisation étant ressorti à 4,1% du PIB, soit un niveau supérieur à la prévision de la loi de finances. La même source explique que ce dépassement résulte principalement d’une exécution au-dessus des prévisions des dépenses d’investissement et des remboursements de crédits de TVA, en plus d'une rentrée en dons provenant des pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) inférieure au montant programmé.
La dette publique atteint 81,4% du PIBDans ces conditions, l’endettement du Trésor s’est naturellement alourdi, passant de 63,7% du PIB à 64,7%. La dette publique globale s’est également creusée à 81,4% du PIB, tirée essentiellement par l’endettement extérieur des entreprises et établissements publics. Cette situation devrait néanmoins s’inverser à partir de cette année.
Les risques émanant des positions extérieures du Maroc demeurent faibles, selon Bank Al-Maghrib. D’un côté, une amélioration de la croissance mondiale est attendue. Elle découlerait, selon le FMI, de la reprise attendue de l’activité aussi bien des principaux pays avancés que des pays émergents et exportateurs de produits de base bénéficiant de la hausse graduelle des cours des matières premières.
D’un autre côté, la Banque centrale s’attend à ce que le déficit du compte courant s’améliore dès 2018, après un creusement en 2016 et 2017. La situation est telle que les réserves de changes du royaume resteront au-dessus de la barre des six mois d’importation, un niveau plutôt rassurant.
Le secteur bancaire résilient malgré toutSur le plan bancaire, et même si la dernière note de Fitch Rating s’est montrée moins optimiste, Bank Al-Maghrib rassure. La résilience des institutions financières est de mise, même si le contexte macroéconomique a été peu favorable en 2016.
Les résultats réalisés par les banques, au titre de cette année-là, ont certes affiché une progression de 31%, mais tiennent compte d’une opération exceptionnelle (désinvestissement d'Attijariwafa bank de Wafa Assurance) sans laquelle ils auraient été en repli de 1,7%. Cette situation s’explique par la contraction de la marge d’intérêt et de la hausse du coût du risque. Dans ce contexte, «la rentabilité de leurs actifs a légèrement baissé aux alentours de 0,8% et celle de leurs fonds propres s’est repliée à 8,6%», souligne Bank Al-Maghrib dans son rapport.
L’exposition des banques sur les grands débiteurs, l’un des risques les plus importants pour le secteur bancaire marocain, a également continué à représenter près de 3 fois leurs fonds propres.
Cependant, sur le plan prudentiel, les banques marocaines détiennent des ratios de fonds propres supérieurs aux minimas réglementaires. Le ratio de fonds propres moyens s’est établi à 14,2%, contre 13,7% en 2015, tandis que le ratio des fonds propres de catégorie 1 s’est situé à 11,5%, après 11,8% en 2015. Par ailleurs, les provisions spécifiques constituées par les banques ont porté le taux de couverture des créances en souffrance à 69%.
Voici l'intégralité du rapport:
- rapport_sf4-2016_vf.pdf