Dur dur... d'être MRE

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Revue de presseDans une conjoncture difficile, les Marocains du monde ne rentrent pas au bercail que pour passer des vacances, mais pour chercher des opportunités.

Le 28/06/2013 à 22h46

Au Maroc, l'été est aussi associé aux marocains du monde (MRE). Deux hebdomadaires de la place y consacrent tout un dossier dans leur édition de cette semaine à paraître ce samedi 29 juin. Alors que Challenge axe son dossier sur les "revenants", Telquel consacre, lui, son supplément "Telquel & vous" aux "Diasporas marocaines". Que faut-il en retenir ?

Selon Challenge, les transferts de fonds des MRE se sont élevés à 22,39 milliards de DH à fin mai contre 22,38 milliards lors la même période de l'année dernière". Et d'ajouter que "la tendance devrait évoluer davantage, particulièrement durant cette saison estivale". Une saison qui devrait d'ailleurs accueillir "plus de 2 millions de MRE", précise l'hebdomadaire.

Il faut dire que "ramadan oblige, l'opération d'accueil des Marocains résidents à l'étranger "Marhaba 2013" a débuté le 5 juin". Le mois sacré coïncidant avec l'été est donc une période cruciale pour les hôteliers "qui ont souffert durant toute l'année d'une conjoncture difficile". Bien qu'ils espèrent "une petite embellie avec le retour massif des MRE", Challenge souligne qu'il sera "difficile d'inciter cette clientéle à allier tourisme et visite familiale".

Faire face à la crise

C'est d'autant plus pénible que, comme le souligne Telquel, "faire face à la crise reste la priorité". Dans un contexte de "crise sociale, conséquence de la crise économique, qui fait rage en Europe et dans le reste des pays occidentaux", de plus en plus de MRE sacrifient la visite annuelle familiale "pour se concentrer sur la recherche d'un emploi". Pis, pour le magazine "les relations économiques et sociales entre la diaspora marocaine et le royaume se fragilisent ... toujours plus".

"Mal considérée ou regardée avec intérêt, la diaspora marocaine renâcle de plus en plus à investir dans le royaume. Pourtant, de nombreux acteurs de l'économie nationale et des portes-parole des Marocains de l'étranger gardent espoir et proposent des solutions pour inverser la tendance". Encore faut-il, "changer l'image de "cash machine" que l'on colle aux Marocains du monde", précise le support. "Il faudrait bâtir une stratégie nationale segmentée et crédible dans le temps, où tous les volets seront inclus", propose Jamal Belahrach, président de la Commission emploi et relations sociales à la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM).

En attendant cette stratégie, les opérateurs économiques n'ont d'autre choix que de monter à la charge. Or, l'offensive menée par certains s'apparente - en temps de crise - à une "intrusion" un peu déplacée. Quelle alternative dans ce cas ? Rester sur le banc de touche, le temps que l'Exécutif trouve la formule "stratégique" ? Il est vrai que le gouvernement actuel tente de maintenir un lien avec ces marocains d'ailleurs, mais il faut bien le reconnaître l'heure n'est plus aux discours politiques, mais aux plans d'actions.

Par Sophia Akhmisse
Le 28/06/2013 à 22h46