Efficacité énergétique: le "petit" tacle de Bensalah à Bouhadhoud

Brahim Taougar - Le360

Pour le ministre en charge de la PME, l'usine Renault de Tanger est compétitive grâce à l’efficacité énergétique. Interpellée par cet exemple, la présidente de la CGEM rappelle que toutes les entreprises ne profitent pas forcément du même soutien public dont a bénéficié Renault dans ce domaine.

Le 20/04/2016 à 15h26

La CGEM sollicite plus d’encouragement de la part de l’Etat au développement de l’efficacité énergétique dans les entreprises.

Miriem Bensalah Chaqroun, patronne des patrons, a profité de sa participation à une rencontre organisée par le Groupe Banque populaire autour de ce sujet, avec la participation de Mamoun Bouhedhoud, ministre délégué en charge des PME et de l’intégration de l’informel, pour solliciter des mesures plus conséquentes pour "encourager l'émergence de filières, de métiers de production et de services, localement produits et accessibles aux entreprises" et ce, pour que l'efficacité énergétique ou les énergies renouvelables profitent réellement à l'économie.

Il faut dire que le ministre lui a bien tendu la perche en citant, dans son allocution, l’exemple de l’usine Renault à Tanger, rappelant qu’elle était auto-suffisante en matière d’énergie grâce à l’éolienne et la biomasse. Pour Mamoun Bouhadhoud, c’est l’une des raisons principales qui font de l’usine tangéroise l’unité la plus compétitive du Groupe Renault-Nissan dans le monde.

En réponse à cet exemple, la présidente de la CGEM n’a pas manqué de rappeler le soutien dont a bénéficié l’usine Renault de la part des pouvoirs publics et a demandé «des offres similaires pours les autres entreprises. Il faut élargir l’encouragement à un plus grand nombre».

En attendant de voir si les pouvoirs publics répondront favorablement à cette requête, l'on sait déjà que pour la CGEM, le renforcement de la culture d’efficacité énergétique dans les entreprises passe par l’activation de leviers techniques, réglementaires, financiers et de formation.

Ceci permettrait de renforcer le taux d’investissement dans l’efficacité énergétique et qui, selon les chiffres annoncés lors de cette rencontre de la Banque populaire, ne dépasserait pas les 4,3% de l’ensemble des investissements opérés par les entreprises.

Or, ceci paraît aujourd’hui comme une problématique majeure, non seulement en raison du contexte actuel que vit le Maroc (avec l’organisation de la COP22 en fin d’année), mais surtout en raison de l’impact que cela peut avoir sur la compétitivité de l’économie nationale.

Comme le souligne le ministre délégué auprès du ministre de l’Industrie et du commerce, l’énergie représente une part importante des coûts des entreprises. Ce qui induit donc à faire de l’efficacité énergétique un moyen de réduire ses coûts et de devenir ainsi plus compétitif. Malheureusement, les entreprises ne font pas forcément le lien entre les deux points. C’est ce qui explique le faible investissement dans ce domaine, même s’il représente un potentiel de réduction des coûts de plus de 15%.

La rencontre organisée par la Banque populaire, et qui rassemble plus de trois cents participants ce mercredi 20 avril, vise justement à lancer la reflexion sur la manière de faire de l'efficacité énégétique un levier de developpement de la compétitivité des entreprises.

Par Younès Tantaoui
Le 20/04/2016 à 15h26