Il est indéniable que la Zone de libre-échange continentale (ZLECAF), entrée en vigueur en mai 2019, représente une étape majeure dans l’achèvement réel de l’intégration économique de l’Afrique. Parmi ses objectifs, la création d’un marché unique pour les marchandises et les services, la contribution à la circulation des capitaux et des personnes, ainsi que le fondement des bases de la création d’une union douanière continentale ultérieurement.Convaincu de la nécessité du développement socio-économique de l’Afrique, le Maroc était parmi les premiers signataires de cet accord. Reste à savoir quels seraient les impacts économiques de l’adhésion du Royaume à la ZLECAF, notamment en termes du PIB et de création d’emploi. Des questions auxquelles tentent de répondre la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) du ministère des Finances et l’Agence française de développement en collaboration avec l’IFPRI.
Dans sa livraison hebdomadaire, La Vie Éco revient sur cette étude des impacts économiques de l’adhésion du Maroc à la ZLECAF, pour éclairer la décision et l’action des acteurs économiques et des pouvoirs publics en matière de formulation, d’accompagnement et d’évaluation des politiques d’intégration africaine du Maroc.
Selon l’hebdomadaire, cette étude s’appuie sur deux scénarii. Le premier correspond au cas de la ZLECAF sans produits sensibles et exclus. Ce scénario d’élimination totale des droits de douane (sans produits sensibles et exclus) permet d’étudier l’impact de la clause des produits sensibles.
Le deuxième scénario adopté par l’étude correspond au cas de la ZLECAF avec réduction des mesures non tarifaires de 50%. Selon La Vie Éco, il s’agit “du vrai scénario calé sur le calendrier de l’accord avec une élimination des droits de douane entre pays africains sur 90% des lignes tarifaires entre 2021 et 2025, suivie d’une libéralisation de 7% des lignes correspondant aux produits sensibles entre 2026 et 2030”.
L’étude s’intéresse à l’impact de l’adhésion du Maroc à la ZLECAF sur les exportations. Selon l’hebdomadaire, les secteurs qui bénéficieraient le plus seraient, dans le cas du premier scénario, ceux des autres industries manufacturières, de l’alimentaire et du textile. Dans le second scénario, les exportations de ces mêmes secteurs seraient également à la hausse, mais avec une moindre amplitude.
Dans ce cas de figure, ce sont les exportations de l’industrie chimique, en baisse dans le premier scénario, qui enregistreraient une hausse. Les exportations de viande blanche, d’énergie, de l’industrie du bois et du papier, des mines, du lait et des textiles bénéficieraient le plus de l’accord.