La réhabilitation des quartiers informels fait partie des objectifs visés par le ministère de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la Ville, explique Finances News Hebdo. Ces zones d’habitations, construites en dépit du bon sens, et qui ne répondent pas aux réglementations en vigueur, sont pour la plupart dépourvues d’un raccordement aux réseaux de distribution d’eau, d’électricité, voire de tuyauteries qui mènent aux égouts.
Dans son dernier numéro, Finance News Hebdo explique aussi que ces zones sont aussi caractérisées par «des insuffisances criantes» en ce qui concerne leurs «autres infrastructures de base»: voirie, services publics, voire espaces verts.
«Généralement, ces quartiers sont implantés [à la] périphérie des villes, dans les anciennes médinas [sic] ou [dans] les centres urbains montants qui relevaient du monde rural [sic]», écrit le magazine.
Au Parlement, Fatima Ezzahra El Mansouri, ministre de l’Aménagement du territoire, de l’urbanisme, de l’habitat et de la politique de la Ville, a récemment expliqué aux députés que son département avait «procédé à un recensement de ces quartiers, avec un diagnostic précis».
Ce sont ainsi 260 études qui ont été lancées, concernant 837 de ces zones. En tout, 60% de ces études ont été approuvées, et la plupart de celles encore en attente devraient l’être en 2024.
En ce qui concerne les stratégies d’urbanisme, Fatima Ezzahra El Mansouri a expliqué que son département avait signé 777 conventions pour la réhabilitation des quartiers informels. Une opération qui mobilisera une budget de 55,28 milliards de dirhams, la contribution du ministère qu’elle dirige ayant été fixée à 21 milliards de dirhams.
Selon Mohamed Labib, un architecte paysagiste que Finances New Hebdo a interrogé, «les douars ‘atteints par le périmètre urbain’ existent pratiquement dans toutes les périphéries des villes marocaines. La plupart des constructions dans ces lieux sont anarchiques et n’obéissent pas aux normes de sécurité et d’hygiène. Elles ressemblent plus à des bidonvilles, avec des activités agricoles, notamment d’élevage. Il y a quelques années seulement, le douar Tkalia, dans la périphérie de Casablanca, n’était pas raccordé aux réseaux d’eau, d’électricité et d’assainissement. Les habitants avaient beaucoup de difficultés à bénéficier de services publics, dont une école et un dispensaire».
L’architecte paysagiste a aussi expliqué au magazine que «le département de l’Aménagement du territoire a un rôle important à jouer dans la restructuration de ces quartiers, mais ne peut, à lui seul, mener à bien cette opération. La contribution d’autres acteurs, comme les communes, la région, les régies et des départements ministériels de l’Intérieur et de l’Équipement est nécessaire».
Mohamed Labib regrette aussi le fait de trouver encore «de nos jours au Maroc, sur un ‘même kilomètre carré’, des inégalités urbanistiques flagrantes».
Et l’architecte paysagiste de se désoler: «pour expliquer le retard pris dans la réalisation des programmes, on évoque des problèmes de financement. Mais plus on les diffère, plus le coût social et économique s’alourdit».
Pour Mohamed Labib, en effet, le «projet de l’avenue royale à Casablanca», dont «la réalisation devait être achevée au début des années 90», et qui a été depuis, explique-t-il, tout le temps différé, est un exemple probant de cette situation.