La bonne tenue du crédit bancaire, qui a atteint 1.038,7 milliards de dirhams à fin septembre, peut laisser rêveur quant à la reprise de l’économie. Mais elle ne devrait pas être de longue durée. Ces réalisations sont intervenues avant le relèvement à la hausse du taux directeur à 2% à fin septembre. Ce qui laisse présager un ralentissement de la consommation de crédit, annonce Les Inspirations Eco dans son édition du 3 novembre.
Ces chiffes cachent, en réalité, les maux qui plombent l’activité des opérateurs privés. «Une hausse importante (+17,9%) a, dans ce sens, été observée au niveau des comptes débiteurs et crédits de trésorerie, dont l’encours s’affiche à 269 MMDH», indique Les Inspirations Eco.
Ce pourcentage important confirme la pression exercée sur la trésorerie des opérateurs privés, plus qu’une reprise effective de leurs activités. Les difficultés des opérateurs à assurer une fluidité dans leurs chaînes d’approvisionnement, ou encore le renchérissement des matières premières, ont creusé davantage les besoins en fonds de roulement de ces derniers, explique la parution, faisant lecture des statistiques monétaires de Bank Al-Maghrib pour le mois de septembre.
Cette délicate situation des acteurs nationaux est également confirmée à travers un autre indicateur relayé par Bank Al-Maghrib. Le mal des opérateurs privés est reflété aussi par l’encours des crédits à l’équipement qui affiche une légère baisse de 0,4%, à 174,19 milliards de dirhams. «En outre, les créances en souffrance ne cessent d’augmenter (+4,8%), à 88,6 milliards de dirhams à fin septembre, dont 51,1 milliards pour le secteur privé (+7,8% en septembre)», lit-on.
En glissement annuel, le rythme d’accroissement de la masse monétaire a été de +4,1% après +5,5% le mois dernier, reflétant principalement une baisse des dépôts à terme de 13,6% après celle de 8,8%, conjuguée à une hausse des dépôts à vue auprès des banques de 8,1% (après 7,8%) et un accroissement de la circulation fiduciaire de 7,4% (contre 7%).
De son côté, le crédit bancaire au secteur non financier a enregistré une progression de 5,6% de la croissance des concours aux sociétés privées, l’atténuation de la baisse, de 14,2% à 6,5%, des crédits aux sociétés non financières publiques et la hausse, de 3,5% après 3,3%, des prêts aux ménages. La ventilation par objet économique des crédits alloués au secteur non financier fait ressortir une hausse de la progression des facilités de trésorerie de 17,6% (après 15,4%) et une atténuation de la baisse des crédits à l’équipement de 0,7% (après 1,4%). Ces deux postes confirment à leur tour la morosité de la situation des acteurs économiques privés.