La réforme du portefeuille public se prépare sereinement. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que l’Etat projette de mettre en place un dispositif d'identification des opportunités de maximisation de la création de valeur. Il s’agit là d'une redéfinition du rôle de l'Etat actionnaire ainsi que du périmètre des entreprises auxquelles seront appliquées les nouvelles règles pour disposer d’un groupe d'entités créatrices de valeur et capables d'affronter la concurrence.
Autoroutes du Maroc aurait, en effet, de grandes difficultés à lever des fonds pour financer ses investissements sans la garantie de l'Etat. L’entreprise croule sous une dette de 40 milliards de DH avec un chiffre d’affaires totalement absorbé par les charges financières. La société n’est que le reflet d’autres entreprises publiques qui sont dans une situation financière problématique de par l’absence de vision politique et les incohérences réglementaires. «Leur situation reflète en partie les contradictions dans les missions qui leur sont assignées».Or, Autoroutes du Maroc et autres ONEE doivent investir massivement sans aucune maîtrise de leur politique commerciale. Chose que la Cour des comptes avait vivement critiquée.
Aujourd'hui, les participations directes de l’Etat concernent 44 sociétés composées de 462 filiales et participations indirectes. Avec la réforme du portefeuille public, il s’agira de dissocier les EEP en fonction de la participation de l'Etat dans le capital et des subventions. «Le risque financier ainsi que la qualité de gestion et la gouvernance seront prépondérants dans la segmentation des EEP».Les EEP sont, par ailleurs, tenus de rendre des comptes. Des mécanismes d'évaluation seront mis en place, de même que des règles d'incompatibilité et de conflit d'intérêts.