Mis au cœur des stratégies de politique publique, l’entrepreneuriat au Maroc vise à lutter contre le chômage des jeunes. Dans son édition du jour, Les Inspirations ECO rappelle qu'avec la crise du Covid-19, le taux de chômage des 15-24 ans est passé, entre 2010-2020, de 17,6% à plus de 31% ; celui des 25-34 ans de 13 à 18,5%. D'où l'urgence de promouvoir l’entrepreneuriat.
C'est en partie la raison pour laquelle il a été placé au cœur du Nouveau modèle de développement (NMD). Le quotidien assure que "plusieurs initiatives ont été prises pour soutenir l’entrepreneuriat en trente ans". Et il énumère: "le crédit jeunes promoteurs, Moukawalati, les programmes mis en place par Maroc PME, l’AMDIE, dernièrement Forsa; la mise en place du statut d’auto-entrepreneur en 2015, la réforme du cadre réglementaire et institutionnel pour améliorer le climat des affaires au Maroc, le guichet unique, la réforme du code de commerce, la dématérialisation des procédures, plus tout ce qui est lié à l’amélioration de l’offre de financement, à travers des mécanismes de financement dédiés, pour accompagner toute cette mutation de l'économie".
Le journal constate, cependant, que l’impact de tous ces efforts est "mitigé". S'il a permis l’amélioration du classement international du Maroc au niveau de l’environnement des affaires, la mutation entrepreneuriale de l’économie marocaine n'a pas eu lieu.
Les Inspirations ECO avance un taux d’activité entrepreneurial de seulement 4,2%. "C’est l’un des taux les plus faibles au monde, alors que l’intention entrepreneuriale, à savoir le passage à l’acte, est de 25%". Ceci dit, il relève "une augmentation plus rapide, ces dernières années, de la création d’entreprises avec plus de 100.000 entreprises qui ont été créées entre 2017-2019, et plus de 58.000 en 2021. En face, les défaillances ont également fortement progressé. "Entre 2019 et 2021, on a recensé 10.000 défaillances".
Pour justifier cette faible fibre entrepreneuriale, le quotidien évoque "trois familles de freins qui empêchent le Maroc de passer d’une société salariale à une société entrepreneuriale" à savoir le système éducatif, la difficulté d’accès à beaucoup de ressources comme le foncier, le financement, les contraintes réglementaires, le fonctionnement et la lenteur de la justice, l’absence de système de médiation, les éternels délais de paiement, l’accès aux marchés publics par les PME et le poids de la fiscalité, la persistance de la corruption, la concurrence déloyale de l’économie informelle et le coût du transport et de la logistique qui demeure extrêmement élevé".