En début de semaine, à l’Institut de commerce et d’administration des entreprises (ISCAE), Tarik El Malki présentait son livre analysant le climat des affaires. L’Economiste de ce jeudi 16 avril 2015 revient alors sur les bonnes feuilles de l’ouvrage qui s’appuie sur "la littérature empirique pour évaluer dans quelles mesures les différentes variables du climat des affaires conditionnent la rentabilité des firmes marocaines et étrangères installées dans le royaume", explique le quotidien.
El Malki fonde son ouvrage sur deux sources, à savoir le recensement annuel des entreprises de 1997 à 2008, d’une part, et les enquêtes de la Banque mondiale sur le climat de l’investissement au Maroc, d’autre part. Il convient de rappeler que les recensements annuels des entreprises sont réalisés par le ministère du Commerce et qu’ils couvrent l’ensemble des firmes opérant dans les industries de transformation telles que le textile et cuir, l’agroalimentaire, la chimie et parachimie, la mécanique et métallurgie, etc. En 2008, leur nombre s’élevait à 7.700 unités. Le choix de la période 1997-2008 n’est pas fortuit puisque l’Etat a effectué, durant ces années, plusieurs réformes et mis en place plusieurs institutions de régulation, pour ne citer que l’Instance de lutte contre la corruption, le Conseil de la concurrence, etc.
L’auteur-économiste passe en revue des variables comme la main-d’œuvre, le foncier ou l’accès au financement, la justice, la fiscalité, la lutte contre la corruption, etc. Une fois n’est pas coutume, El Malki donne quitus aux banques et autres organismes de financement. Selon lui, le financement ne serait pas le principal problème rencontré par les entreprises. C’est d’autant vrai que les taux d’intérêt ont chuté ces dernières années, même si les banques n’ont pas suffisamment répercuté la baisse du taux directeur de la Banque centrale. Néanmoins, les établissements de crédit continuent d’exiger des garanties personnelles, ce qui continue de poser problème aux PME et exclut une bonne partie du tissu productif. El Malki propose "la création d’une banque publique dédiée aux PME à l’image de l’expérience française".
A côté du financement, il y a également les règles de la concurrence qui sont faussées par la présence dans l’informel d’entreprises peu transparentes. L’informel représenterait 20% du PIB et 30% des emplois créés. Aucun dispositif incitatif ou répressif n’a été suffisamment efficace pour réduire la part de l’économie parallèle dans le tissu productif national. En outre, la rupture des contrats de travail, trop difficile pour les entreprises structurées, ne favorise pas l’emploi. Les employeurs subissent toujours une double peine des indemnités réglementaires et des indemnités pour ruptures abusives de contrat.