Avant la construction du port Tanger Med, les prix de la traversée du Détroit de Gibraltar atteignaient des niveaux indécents avec une moyenne de 600 euros, soit 7.000 DH. Le Maroc revient donc de loin. Depuis, les choses ont évolué et les prix ont baissé pour atteindre 300 à 350 euros. Mais cela reste encore trop cher. Bien plus cher que la traversée de la Manche, par exemple, souligne L'Economiste dans son édition du 16 mai.
“Pour les équipementiers, la logistique reste aujourd'hui un frein à la compétitivité du Maroc, mais elle n'est pas infranchissable et reste gérable”, estime Khalid El Azzouzi, responsable de la commission logistique à l'Amica. Pour preuve, la multitude d'entreprises et de PME spécialisées dans le câblage et les coiffes pour siège, qui se sont multipliées lors des dernières années.
C'est que, malgré les coûts logistiques, les marges restent acceptables, assure El Azzouzi. Les coûts logistiques évoluent sur une fourchette de 5 à 20% en fonction du type de produit et de son volume. Mais ceux du secteur du câblage, qui est le premier secteur employeur du Maroc, représentent entre 3 et 6% (entre import et export, ce qui est gérable). Concrètement, peut-on faire mieux? Oui, mais il faudrait trouver d'autres lignes. Ainsi, au lieu d'acheminer le camion vers Algésiras pour prendre la route menant à Vigo (centre névralgique de l'industrie automobile en Espagne), pourquoi ne pas avoir une ligne directe vers cette ville?
Une réflexion a déjà été entamée avec TangerMed, l'Amica et les ministères du commerce et du transport, ainsi que les compagnies maritimes, pour mettre en place des lignes directes. Un premier travail a aussi été réalisé sur les lignes qui existent déjà. La société Neptune assure ainsi trois départs par mois depuis Tanger vers Vigo. Cette société transporte les véhicules construits à Tanger vers l'Europe. Et il reste de l'espace utilisable.
L'autre piste consiste à travailler avec d'autres compagnies comme Suardiaz pour mettre à la disposition des équipementiers marocains et de Renault, deux fois par semaine, des bateaux connectant Tanger et Vigo. La mise en place de cette route a abouti à la réduction de 30% du coût de transport, ce qui est énorme.
