Éthique et intelligence artificielle: un colloque à Rabat pour préparer le cadre règlementaire de l’IA au Maroc

Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, lors d'un colloque sur l'éthique et l'intelligence artificielle, tenu à Rabat le lundi 23 octobre 2023.

Le 23/10/2023 à 19h46

VidéoLe respect de l’éthique dans le développement de l’intelligence artificielle et la préparation de son cadre juridique ont figuré, ce lundi 23 octobre, au centre d’un colloque présidé par Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, avec la participation de plusieurs partenaires, dont l’UNESCO et le Conseil national des droits de l’Homme.

Ce colloque, qui entre dans le cadre de la mise en œuvre de la recommandation sur l’éthique de l’intelligence artificielle de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) au Maroc, a eu pour intitulé: «L’utilisation et le développement d’une intelligence artificielle responsable au Maroc - Fédérer autour d’une vision commune et inclusive».

D’emblée, la ministre de tutelle; Ghita Mezzour a fait part aux participants de l’importance du rôle de l’IA tout en soulignant la nécessité «de son utilisation et son développement» de manière responsable au Maroc. «L’intelligence artificielle est une nécessité pour le progrès. Cependant, l’éthique est aussi primordiale et importante pour l’humanité», a ajouté en substance la ministre, mettant l’accent sur les recommandations attendues des débats.

Éric Falt, directeur régional de l’UNESCO pour le Maghreb, a abondé dans le même sens en rappelant la position de son organisme. D’ailleurs, à l’ouverture du colloque, un exposé a été présenté à l’auditoire sur «L’état de préparation du Maroc à la mise en œuvre de la recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle».

Le secrétaire général du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), Mounir Bensalah, a pour sa part expliqué que l’une des valeurs que doit obligatoirement respecter l’intelligence artificielle concerne les droits humains dans leur globalité, affirmant que le CNDH est doté d’une riche littérature dans ce domaine.

Avant de lancer les quatre panels du colloque, les participants ont été informés de la position de l’UNESCO sur l’intelligence artificielle et l’éthique. Dans sa documentation, l’organisation onusienne estime à ce propos que «l’essor rapide de l’intelligence artificielle a créé de nombreuses opportunités au niveau mondial, qu’il s’agisse de faciliter les diagnostics de santé, de permettre des interactions humaines par le biais des réseaux sociaux ou de créer des rendements au niveau du travail grâce à l’automatisation des tâches».

Toutefois, «ces changements rapides soulèvent également de profondes préoccupations éthiques. La technologie de l’IA apporte des avantages majeurs dans de nombreux domaines, mais sans garde-fous éthiques, elle risque de reproduire les préjugés et les discriminations du monde réel, d’alimenter les divisions et de menacer les droits de l’homme et les libertés fondamentales», souligne l’UNESCO.

Parmi ses travaux, le colloque organise également un atelier intitulé «Gouvernance et cadres normatifs», qui vise à «débattre des mécanismes de gouvernance et de coordination des différents acteurs et à sonder l’état de préparation du pays par rapport à la mise en œuvre de la recommandation», appelant à un développement d’une IA «durable et responsable».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 23/10/2023 à 19h46