Les prix du fret maritime continuent leur hausse en cette fin d’année. L’indice mondial des conteneurs «Drewry» a augmenté de 6%, dernièrement, pour atteindre 3.533 dollars par conteneur de 40 pieds au départ de la Chine et à destination de l’Europe ou du Maroc.
Cette hausse était attendue, puisqu’elle se dessinait depuis le mois dernier, écrit le magazine Finances News. Elle s’explique principalement par la forte demande en cette période de fin d’année, marquée par une hausse de la consommation, notamment de produits sortis des usines chinoises pour approvisionner les marchés européens et américains.
«Cette tendance devrait se poursuivre jusqu’au début du mois de février, avec le passage au Nouvel An chinois. Et bien évidemment, à chaque fois que cette situation se pose, on se demande quelles en seront les répercussions sur le consommateur au Maroc», lit-on. La répercussion des tarifs sur les prix dépend du délai d’acheminement. Habituellement, pour les produits en provenance de Chine, cela dure normalement une quarantaine de jours. Pour l’Europe, le délai est de 12 à une vingtaine de jours. Mais globalement, pour des raisons de compétitivité, les prix finissent par suivre la dynamique du fret maritime, fait savoir Rachid Tahri, président de l’Association des Freight Forwarders du Maroc (AFFM).
«De façon globale, l’impact ressenti sur les prix devrait être plutôt maîtrisé. Il peut certes y avoir un certain mouvement sur ces prix, mais à un niveau assez faible. Les freight forwarders marocains ont acquis un grand savoir-faire qui aide le pays à réagir de manière robuste: d’abord la crise du Covid, suivie par celle des perturbations en mer Rouge», lit-on encore.
Cela signifie que notre système maritime a déjà anticipé la congestion qui sera créée par le passage de 2024 à 2025, en mettant à profit l’accalmie sur le fret, rassure l’expert maritime Najib Cherfaoui. Cette hausse, en cours en décembre, marque le deuxième mois consécutif après le dégonflement de la bulle haussière constatée depuis plusieurs mois. On se rappelle qu’en février dernier, pour un conteneur affrété en Chine et à destination de la Méditerranée, le prix était passé d’environ 2.000 à 6.000 dollars, voire 7.000.
Généralement, en ces périodes de l’année, une bonne partie des industriels et des importateurs anticipent la congestion et la forte demande, ce qui leur permet d’avancer leurs approvisionnements ou de les retarder en fonction de leurs prévisions. «Le Royaume s’est parfaitement préparé, car les chargeurs ont bien travaillé leur agenda: ils ont su tirer avantage de la fenêtre août-octobre pour évacuer les stocks d’exportation et renouveler les stocks d’importation. Ainsi, d’après mes calculs, les entrées et sorties de marchandises (hors transbordement) ont augmenté en valeur, sur cette période, de 20%», indique Cherfaoui.