La dette du Maroc prend des proportions inquiétantes. Dans son édition de ce vendredi 3 novembre, L’Économiste rapporte que la charge s’est alourdie à 684 milliards de dirhams en moins de dix ans pour représenter 65% du PIB sans compter la partie hors bilan.
Pour 2018, le Maroc prévoit de verser au niveau des charges de la dette (principal + intérêts) quelque 62 milliards de dirhams, représentant 26% des recettes ordinaires du Trésor et plus qu'une année pleine du budget de l'Éducation nationale, premier poste de dépenses de l'État, selon les conclusions du quotidien.
Mais, même à ce rythme, le ministre de l’Économie et des finances Mohamed Boussaid, continue à clamer que «la dette est soutenable».
Elle le serait réellement si les hypothèses de base inscrites dans la Loi de finances se matérialisaient particulièrement par la poursuite de la consolidation budgétaire et la mise en œuvre des réformes.
La dette a, comme le rappelle L’Économiste, progressé du fait des importants investissements dans les infrastructures et la forte hausse des subventions des produits pétroliers avant la réforme. A cela s’ajoutent quelques erreurs d'appréciation. Ce qui explique l’appel au Public Investment Management Assessment (PIMA) du Fonds monétaire international (FMI) pour améliorer l'efficacité des investissements.
Il faut dire que les montants investis ne donnent pas pleinement satisfaction en termes de croissance. D’ailleurs, le journal avance que le Maroc est parmi les pays notés Investment grade et dont le PIB par habitant est le plus faible.
La croissance économique reste trop dépendante de la volatilité du PIB agricole. «Et puis les marges de manœuvre budgétaires pour soutenir le rebond et accélérer la convergence vers les économies avancées se réduisent», écrit le journal.
Même le taux d'endettement dépasse aujourd’hui largement la moyenne des pays émergents. Pour les experts de la Banque mondiale, que cite L’Économiste, «seules la poursuite de la consolidation budgétaire et la modernisation de l'administration permettraient de reconstituer des marges de manœuvre budgétaires significatives».
La publication rappelle que le pays est tout de même parvenu à garder la confiance des marchés et des agences de notation. La structure de la dette y est pour beaucoup, elle qui est principalement entre les mains des investisseurs locaux.