La flexibilité des changes entre enfin en vigueur, non sans soulever d’importantes interrogations, notamment sur la réaction du marché. L’Economiste indique ainsi, dans son édition du lundi 15 janvier, jour d’opérationnalisation de la nouvelle réglementation de change, qu’il y aura, sans doute, un rush des clients vers les salles de marchés pour s'enquérir des niveaux des prix et comprendre ce qui se passe. Citant un banquier sous couvert d’anonymat, le quotidien précise que «les banques appliqueront des spreads importants sur les opérations avec la clientèle, au début, en attendant que les choses se stabilisent». De leurs côtés, les professionnels anticipent une hausse des commissions de couvertures.
L’Economiste revient aussi sur les principes de cette réforme. En effet, la première phase sera conduite avec un panier du dirham inchangé, à savoir 60% euro et 40% dollar, mais évoluera sur une bande plus large de 5% au lieu de 0,6%. Pour le quotidien, ce changement de mode de cotation du dirham permettra, en théorie, d’améliorer la compétitivité de l’économie marocaine. Il cite ainsi un récent sondage du Centre Marocain de la Conjoncture (CMC) qui atteste que deux dirigeants sur trois estiment que le régime de change actuel est défavorable à la compétitivité des entreprises. 76% pensent qu’un taux de change flexible la stimulerait. Le quotidien relativise ces propos en affirmant que cela prendra du temps.
Par ailleurs, s’il y a un effet immédiat à attendre, ce sera celui de l’impact sur les importations et l’inflation. «Le régime de change fixe a jusqu’ici permis de maîtriser l’inflation autour de 2%», écrit L’économiste. Et d’ajouter que «le changement de mécanisme va requérir la mise en place d’une politique monétaire basée sur des cibles d’inflation ».