France: ce que prévoit le gouvernement pour préserver le pouvoir d'achat

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Revue de presseKiosque360. Pour soutenir le pouvoir d'achat des Français déjà secoué par la crise du Covid-19, le gouvernement a déjà fait beaucoup. Il pourrait aller encore plus loin pour soutenir la reprise, selon "Capital".

Le 20/08/2020 à 23h49

La relance de l’économie passera après la relance de la consommation. Dans son édition du jour, Capital affirme que les gouvernements ont retenu les leçons des crises précédentes. «Dès les premiers instants du confinement, la plupart d’entre eux ont mis de côté leurs politiques restrictives (ou simplement sages) et entrepris d’inonder les ménages de largesses. Avec, pour objectif, trois petits mots magiques: qu’ils consomment! Qu’ils consomment vite, beaucoup, sans compter, qu’ils se ruent dans les magasins et sur les sites Internet, qu’ils fassent chauffer les cartes bleues, au besoin à s’en brûler les doigts, ils ont tellement de retard à rattraper!», explique le magazine qui soutient que l’économie mondiale ne pourra se remettre à ronronner comme avant la pandémie uniquement grâce à cela.

La France n'a pas pris de retard. Macron a en effet promis aux Français qu’il continuerait à les protéger «quoi qu’il en coûte». Chose que le gouvernement n'a pas tarder à mettre en place avec «le dispositif de chômage partiel le plus généreux du monde, le fonds de solidarité pour les indépendants et les micro-entrepreneurs, le report ou l’annulation du versement de cotisations des professions libérales et des très petites entreprises, la rémunération des salariés contraints de garder leur enfant à domicile, le déblocage des allocations de secours pour les ménages les plus mal lotis».

L’effet sur le pouvoir d’achat devrait être limité avec, selon les prévisions de la Banque de France, une perte de seulement 0,5% cette année dans l’Hexagone. Mieux encore, «faute de pouvoir consommer normalement pendant le confinement, beaucoup de Français se retrouvent aujourd’hui en quelque sorte plus riches qu’avant la crise, car ils ont pu se constituer un confortable matelas d’épargne». Capital parle de 75 milliards accumulés pendant seize semaines, du pouvoir d’achat pour demain.

Cela dit, le mensuel se veut rassurant, affirmant que le nouveau gouvernement a bien l’intention de continuer sur cette lancée. «Le plan de relance de 100 milliards d’euros qu’il présentera le 24 août devrait lui aussi contenir son pesant de cadeaux». A commencer par l’emploi, le mensuel rappelle que conserver son poste de travail reste le moyen le plus efficace de maintenir son revenu même si le gouvernement d’Edouard Philippe a déjà fait beaucoup. «Le dispositif de chômage partiel mis en place au mois de mars ne règle certes pas les problèmes de fond, mais il a permis d’éviter que des centaines de milliers de salariés ne soient licenciés pendant la tempête».

L’autre levier sur lequel le gouvernement pourrait jouer pour préserver le pouvoir d’achat: les impôts. Sur ce point, Capital se veut clair: «Pas de hausse de la facture fiscale à attendre du moins dans un premier temps», mais pas de baisse des prélèvements non plus. Une chose est déjà sûre: la contribution pour le remboursement de la dette sociale (CRDS), qui devait disparaître en 2024, sera prolongée au moins jusqu’en 2033, afin de régler une partie de l’abyssale dette sociale contractée pendant le Covid. Pas de baisse de la TVA non plus, contrairement à l’Allemagne qui l’a fait passer de 19 à 16%, afin de faire chuter les prix, et donc de stimuler la consommation.

Si il ne baisse pas les impôts, le gouvernement pourrait prendre des mesures directes pour soutenir les plus fragiles: l'allocation de rentrée scolaire a déjà été revalorisée (de 100 euros par enfant), les étudiants boursiers pourront bénéficier à la rentrée de repas à 1 euro, et la réforme de l'assurance-chômage, qui aurait fortement pénalisé les revenus des chômeurs, a été reportée au 1er janvier 2021. Le magazine évoque aussi la distribution de «chèques déconfinement» d’un montant de 400 euros pour les 10% les plus démunis.

Par Rachid Al Arbi
Le 20/08/2020 à 23h49