Le secteur des fruits et légumes contribue au développement socio-économique de la région Souss-Massa et du pays. Pourtant, il se heurte encore à différentes contraintes qui freinent son essor. Ces contraintes sont d'ordre hydrique, technique, commercial et, avant tout, fiscal et social. Un exposé du Cabinet Soufiane Consultants, relayé par l'Economiste dans son édition du jeudi 16 juin, a permis de passer en revue toutes les difficultés dans lesquelles se débat le secteur depuis des années. Parmi elles, des causes exogènes comme les conditions climatiques et d'autres liées à la faible dynamique de l'investissement en amont.
Les professionnels évoquent d'abord le stress hydrique que connaît la région avec un déficit moyen, en haut de la nappe de Chtouka, de l'ordre de 58 millions m3/an, ainsi que des risques d'intrusion marine. Soumis à des contraintes techniques, les opérateurs se plaignent du fait que le travail de recherche des institutions de l'Etat n'est pas synchronisé avec leurs attentes et avec les exigences du marché international en pleine mutation. La cherté des intrants, dont la majorité est importée en raison du manque d'incitation à l'investissement pour la production de ces mêmes intrant dans les normes exigées, est un autre écueil de taille. Par ailleurs, les structures des serres actuelles étant limitées et vétustes, il aurait été adéquat de les renouveler et de procéder à la reconversion en hors sol. Ce qui reste difficilement applicable en l'absence d'une incitation financière.
Autre bémol: le secteur des fruits et légumes souffre aussi de problèmes de logistique. Ainsi, au niveau du port d'Agadir, le schéma de circulation des camions est engorgé. Une carence est aussi enregistrée au niveau des moyens humains et matériels, avec une absence de plan d'action de développement à court et moyen terme.
De leur côté, les professionnels ne se bousculent pas pour obtenir le statut d'opérateur économique agréé à cause des formalités et des lourdes conditions exigées. Ainsi, il n'y a pas de guichet unique pour faciliter les démarches administratives. Le problème de la fluctuation de devises et son impact sur les pertes de change est un autre mal dont pâtit la profession. A noter, aussi, la faible expertise dans le domaine de la fiscalité agricole et la difficulté d'obtention des pièces justificatives probantes auprès des prestataires, en plus de certaines dispositions inappropriées du Code du travail: saisonnalité, contractualisation, procédure de licenciement, entreprise de travail temporaire, médecine du travail. Sur le volet social, le dilemme du droit des obligations, depuis 2004, est d'augmenter le SMIG, le SMAG et l'AMO des sociétaires.