Depuis 2003, un milliard de dollars en moyenne empruntent des réseaux illégaux pour quitter le Maroc. C’est du moins ce qu’affirme le rapport 2014 de Global Finance Integrity que reprend Les Inspirations Eco (Les Ecos) dans son numéro de ce lundi 22 décembre. Le Royaume se classe 59ème sur 145 pays en développement touchés par la fuite des capitaux. Cette somme correspond au tiers des investissements directs étrangers (IDE).Entre 2003 et 2012, quelque 9,9 milliards de dollars se seraient ainsi évaporés, avec un pic de 3,5 milliards de dollars en 2005, suivi de 1,8 milliard en 2009. Mais, si l’on écarte ces deux années qui représentent plus de la moitié des capitaux qui se sont envolés, la moyenne chute brusquement à moins de 500 millions de dollars.
Les multinationales chipent 690 millions de dollars par anContrairement à ce que l’on pourrait penser, ce sont les multinationales qui sont les plus gros fraudeurs, selon le rapport. Il y aurait annuellement quelque 690 millions, sur le milliard de dollars en fuite, dont les géants mondiaux présents au Maroc sont les auteurs de la volalisation. Comment se fait-il? Selon Les Eco, ces entités utilisent une facturation frauduleuse lors des opérations d’importation et d’exportation. Du coup, les capitaux passent sous le nez de l’Office des changes, pourtant connu pour sa vigilance. Cela nous rappelle, étrangement, le récent rapport de la Cour des comptes qui accusait les délégataires de services aux collectivités locales d’avoir détourné des milliards de dirhams.Parmi les sommes détournées, on compte également les pots-de-vin, les détournements de deniers publics, mais également les revenus d’activités illicites comme le trafic de drogue ou d’êtres humains. Bien entendu, c’est dans cette catégorie qu’il faut également classer la contrebande de cigarettes ou de denrées en tous genres.