Gaz naturel: le projet du terminal GNL activé

Revue de presseLe Royaume du Maroc lance le projet stratégique du terminal GNL à Nador pour sécuriser et diversifier ses approvisionnements en gaz naturel, avec une capacité initiale de 0,5 milliard de mètres cubes par an. Ce projet s’inscrit dans une feuille de route visant à répondre aux besoins croissants du pays en gaz, tout en renforçant son rôle de hub énergétique régional. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Éco.

Le 23/04/2025 à 19h24

Après plusieurs mois de maturation, le projet de terminal de gaz naturel liquéfié (GNL) dans le port stratégique de Nador West Med entre dans une phase décisive. Le 21 avril, devant les parlementaires, la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a annoncé le lancement imminent d’un appel à manifestation d’intérêt pour la première phase du terminal méthanier. Cette étape, indique le quotidien Les Inspirations Éco, marque un tournant pour la souveraineté énergétique du Royaume, qui cherche à sécuriser et diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz.

Concrètement, une unité flottante de stockage et de regazéification (FSRU) sera installée dans les eaux profondes de Nador. Reliée au Gazoduc Maghreb-Europe (GME), elle permettra d’importer du gaz depuis l’Espagne –jusqu’à 0,5 milliard de mètres cubes par an– en attendant la montée en puissance de l’infrastructure. Mais l’enjeu dépasse le simple approvisionnement. Le terminal est conçu comme un levier pour accompagner la montée en puissance industrielle du Maroc. Il sera connecté à des zones industrielles majeures, notamment à Kénitra et Mohammedia.

À l’horizon 2027, les besoins en gaz du Royaume pourraient atteindre huit milliards de mètres cubes, selon la ministre. D’où l’urgence de structurer un écosystème gazier national robuste, écrit-on.

Ce projet s’inscrit dans la feuille de route gazière 2024-2030, actée par un protocole d’accord signé le 26 mars dernier. Y sont impliqués plusieurs ministères stratégiques, ainsi que des opérateurs publics-clés: ANP, ONEE, ONHYM, Nador West Med et ADM. Ensemble, ils forment l’ossature d’une gouvernance multi-acteurs pour piloter l’un des volets majeurs de la transition énergétique marocaine.

Nador n’est que la première brique d’une stratégie plus vaste. Deux autres terminaux sont à l’étude. L’un à Jorf Lasfar (ou Mohammedia), l’autre à Dakhla Atlantique. À cela, s’ajoutent des projets de gazoducs domestiques pour relier les futurs terminaux aux sites industriels et au réseau national, tout en valorisant les gisements de Tendrara et d’Anchois (Larache).

Signe de la volonté de faire du gaz un pilier de sa politique énergétique, le Maroc veut également minimiser la contribution publique et attirer les investissements privés dans ces projets. L’objectif? Accroître la flexibilité des infrastructures tout en optimisant leur déploiement.

En parallèle, le Royaume mise sur le Gazoduc Africain Atlantique (AAGP), un projet d’intégration continentale de 26 milliards de dollars.

Ce pipeline de 5.669 km, reliant le Nigeria au Maroc via treize pays côtiers et trois enclavés (Burkina Faso, Mali, Niger), est appelé à devenir un corridor énergétique majeur vers l’Europe.

Les études de faisabilité sont achevées, et les premiers tronçons pourraient être mis en service dès 2029, selon Amina Benkhadra, directrice générale de l’ONHYM.

À travers ces projets, le Royaume du Maroc trace les contours d’une transition énergétique ambitieuse, visant à faire passer la part des énergies renouvelables dans la capacité installée de 45% actuellement à 52% d’ici 2030. Le gaz naturel, moins polluant que le charbon, joue ici un rôle de vecteur intermédiaire, vers un mix plus propre.

Par Nabil Ouzzane
Le 23/04/2025 à 19h24

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