Du nouveau pour le projet de Gazoduc Maroc-Nigéria. Dans un communiqué publié ce mardi 26 avril 2022, Worley, société d'ingénierie australienne qui fournit des services de livraison de projets et de conseil aux secteurs de l'énergie, annonce avoir décroché auprès des autorités marocaines et nigérianes le contrat de réalisation de l’étude d’ingénierie et de conception préliminaire (FEED) pour le projet de pipeline de plus de 7.000 km qui doit relier les deux pays.
Worley, qui rappelle que ce projet est porté par l'Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM) et la Nigerian National Petroleum Corp. (NNPC), indique que le futur gazoduc Nigéria-Maroc sera le plus long pipeline offshore au monde, et le deuxième plus long au total, derrière le gazoduc ouest-est de la Chine, qui fait un peu plus de 8.700 km.
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Pour mener à bien cet ambitieux projet, Worley va mobiliser l’ensemble de ces expertises un peu partout dans le monde. Ainsi, l'unité Intecsea de Worley, qui se concentre sur le conseil en ingénierie offshore, gérera le FEED depuis La Haye. L'équipe de Worley à Londres s'occupera par ailleurs du FEED à terre, en plus de l'évaluation de l'impact environnemental et social et des études d'acquisition de terres. Les bureaux de la société en Afrique et son équipe de livraison à Hyderabad en Inde apporteront également leur contribution. De plus, Worley's Advisian travaillera sur l'analyse de l'électrification et de l'autosuffisance énergétique de la région.
«Faire partie d'un projet qui non seulement vise la durabilité, mais contribue également à stimuler l'économie régionale et soutient le développement des communautés locales est une opportunité incroyable», a déclaré à cette occasion le directeur général d'Intecsea, Ping Liu, cité par le communiqué. «Nous sommes impatients de travailler avec l'ONHYM et la NNPC alors que nous entrons dans un nouveau chapitre pour l'Afrique de l'Ouest», a-t-il ajouté.
Pour la compagnie australienne, le gazoduc Nigéria-Maroc est à même de soutenir les industries et les économies locales grâce à la fourniture d'une énergie fiable et durable. Cela ouvrirait également de nouvelles possibilités d'exportation vers l'Europe.
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Il est à noter que l’étude FEED du gazoduc Nigéria-Maroc a fait l’objet, en décembre dernier, d’une convention de financement entre la Banque islamique de développement (BID), le ministère de l'Economie et des Finances, et l'ONHYM. En vertu de cette convention, la BID contribuera au financement de cette étude d’un montant global de plus de 90 millions de dollars.
«L'étude Front-End Engineering Design est une étape importante pour la réalisation de ce projet stratégique parrainé par le roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari», avait alors indiqué la Banque islamique de développement.
Le FEED doit permettre de préparer les études requises pour le gazoduc et aider à prendre la décision finale d'investissement d'ici 2023 pour le projet d'infrastructure, avait également expliqué l’institution multilatérale.
A titre de rappel, le projet de gazoduc a été lancé en 2016 à Abuja, sous la présidence du roi Mohammed VI et du président nigérian Muhammadu Buhari. Ce projet d’envergure reliera les ressources gazières du Nigéria, celles de plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, et le Maroc, et favorisera ainsi l’intégration économique de cette région du continent.