HCP: près de la moitié des actifs occupés au Maroc n’ont aucun diplôme

Un entretien d'embauche (photo d'illustration).

Un entretien d'embauche (photo d'illustration). . DR

Le Haut-Commissariat au plan a publié ce lundi 13 février 2023 les résultats de son analyse de la population active au Maroc, caractérisée par une faible employabilité des femmes et des jeunes. Les services et l’agriculture demeurent les premiers pourvoyeurs d’emplois dans le royaume.

Le 13/02/2023 à 12h45

Dans sa dernière note d’information, le Haut-Commissariat au plan (HCP) a dressé le portrait de la population active au Maroc. En 2022, parmi les 27,5 millions de personnes en âge d’activité (les 15 ans et plus), 12,2 millions participent à la vie économique, ce qui correspond à un taux d’activité de 44,3%.

Près de trois quarts des inactifs (73,1%) sont des femmes, 68,8% résident en milieu urbain. Plus de la moitié (51,1%) n’ont aucun diplôme et 44,9% sont âgés de 15 à 34 ans. Avec un effectif de 11,2 millions de personnes, les femmes en dehors du marché de travail représentent 80,2% de la population féminine en âge de travailler (81,7% en milieu urbain et 77,2% en milieu rural), fait savoir le Haut-Commissariat.

Les Neet sont quasiment 1,5 million

Plus d’un jeune sur quatre âgé de 15 à 24 ans (25,2% ou 1,5 million) au niveau national ne travaille pas, n’est pas à l’école et ne suit aucune formation (NEET). Près de 72,8% d’entre eux sont des femmes, avec 40,6% de mariées et 68,2% ayant un diplôme.

En plus de leur faible participation à la vie active, reflétée par un taux d’activité de 22,8% en 2022, les jeunes souffrent de la persistance d’un niveau élevé du chômage. Le taux de chômage s’élève à 32,7% parmi les jeunes de 15 à 24 ans contre 13,2% pour les personnes âgées de 25 à 44 ans et 3,3% pour les personnes âgées de 45 ans ou plus. Ce taux culmine à 61,4% parmi les jeunes diplômés de niveau supérieur, observent les analystes du HCP.

Une création d’emploi insuffisante

Pour ce qui est du marché de travail, le HCP souligne que l’économie marocaine n’a pas réussi à générer suffisamment d’emplois pour absorber l’augmentation de la population en âge de travailler. Celle-ci a connu une hausse en moyenne de près de 400.000 personnes, alors que l’économie a créé en moyenne 121.000 postes au cours des trois dernières années qui précèdent la crise du Covid-19 et a perdu 432.000 postes d’emploi en 2020, pour ensuite créer 230.000 postes d’emploi en 2021 et perdre 24.000 emplois en 2022.

Le Haut-Commissariat au plan relève également que plus de la moitié (52,6%) des actifs occupés sont des salariés (contre 51,8% une année auparavant), 30,3% des indépendants (contre 29,6%), 12,3% des aides familiales (contre 13,7%) et 2,1% des employeurs (contre 2,2%).

Les services et l’agriculture, premiers pourvoyeurs d’emplois

Par ailleurs, la répartition des actifs occupés selon le secteur d’activité montre que le secteur des services se situe en première position avec 5 millions de personnes et une part de 47,4%, suivi de l’agriculture, forêt et pêche avec 3.149.000 personnes (29,3%), de l’industrie y compris l’artisanat avec 1,2 million de personnes (12%) et, enfin, des BTP avec 1,2 million de personnes (11,2%).

Parmi les 5 millions de personnes exerçant dans le secteur des services, 32,9% relèvent de la branche du commerce, 12,1% des services sociaux fournis à la collectivité et 11,9% du transport, entrepôts et communications.

Les professions les plus exercées sont les professions d’artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux avec 19,6%, suivis des ouvriers et manœuvres de l’agriculture et de la pêche (17,8%) et des «manœuvres non agricoles, manutentionnaires et travailleurs des petits métiers» (16,5%).

Par Safae Hadri
Le 13/02/2023 à 12h45