La sortie publique, mercredi dernier, d'Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan (HCP), portant sur les perspectives économiques de l'année 2014, fait la Une de toute la presse nationale à paraître ce vendredi 24 janvier. Akhbar Al Yaoum fait savoir que "le HCP s’attend à une croissance qui n’excédera pas 2,4% au lieu des 4,2% prévus par le gouvernement Benkirane". "Une prévision établie par le HCP sur la base d’un scénario moyen pour la production agricole durant la campagne 2013/2014", ajoute le journal. Selon le HCP, "le secteur primaire devrait connaître une baisse de sa valeur ajoutée de 3,9% sur la base d’une production céréalière moyenne de 70 millions de quintaux par rapport à 97 millions de quintaux en 2013".
Ralentissement de la croissance
Libération, quant à lui, retiendra un "ralentissement de la croissance et une explosion de l’endettement en 2014". Le porte-parole de l'USFP souligne qu’en plus de la baisse du secteur primaire, les activités non agricoles enregistreront elles aussi "une baisse de leur rythme de croissance à 2% au lieu de 4,3% en 2012 et de 5% en moyenne durant la décennie 2000". Ce qui en fait un secteur "guère mieux loti" que le précédent, souligne le quotidien francophone. "Sur le plan du financement de l’économie, le HCP a expliqué que le recours de l’Etat à l’endettement intérieur constituerait une menace pour les entreprises nationales, en particulier les PME, d’autant plus que le Maroc connaît un assèchement des liquidités", lit-on sur les colonnes de Libération. Résultat, "la dette publique passerait d’un ratio de 77,4% du PIB en 2013 à 83,7% en 2014 contre 71,2% en 2012. Celle du Trésor passerait de 63,5% du PIB en 2013 à 67,5% en 2014".
Paroles, paroles...On l'aura compris, le rapport du HCP est peu rassurant. Un rapport décrypté par Al Ittihad Al Ichtiraki précisant que "l’élaboration de ce document tient compte de l’évolution de l’environnement international et se base sur les résultats des enquêtes trimestrielles et des travaux de suivi et d’analyse de conjoncture menés par le HCP ainsi que d'autres départements ministériels et organismes financiers durant le deuxième semestre de 2013". Plus loin, le quotidien revient sur les prévisions "d’allégement du déficit courant des échanges extérieurs qui passerait de 10% du PIB en 2012 à 8,1% en 2013 et à 7,9% en 2014". Al Ahdath Al Maghribiya fait une lecture des propos de Lahlimi selon lesquels "la classe politique est otage des querelles politiciennes et ne met pas l'économie au centre de ses priorités". Selon le quotidien, le Haut commissaire au plan a appelé toutes les composantes politiques à ouvrir un un débat national sur les grandes questions économiques. Sur les colonnes d'Aujourd'hui Le Maroc, Lahlimi souligne que "le Maroc est dans l'obligation d'améliorer sa productivité et garantir le financement permanent de son économie". Les prévisions du HCP font toujours grincer les dents du gouvernement dans la mesure où elle présente des scénarii jusgés pessimistes. L'Exécutif dirigé par le PJD réussira-t-il à honorer ses engagments en 2014 et remettre ainsi en question les pronostics de Lahlimi ? Jeudi, le ministre des Finances, Mohamed Boussaid, a encore une fois affirmé que les prévisions économiques du gouvernement sont réalistes.