Les chiffres dévoilés par le Centre national algérien de l’informatique et des statistiques sont alarmants. «Les recettes provenant des exportations d’hydrocarbures ont baissé de 42,8% durant les quatre premiers mois de 2015, en raison de la chute des prix du pétrole, entraînant un creusement du déficit commercial en Algérie», alerte le CNIS. «Entre le 1er janvier et le 30 avril 2015, les hydrocarbures ont généré 12,54 milliards de dollars, contre 21,93 mds de dollars durant la même période en 2014», relève le même centre.
Simplifions! Si la balance commerciale de l’Algérie a enregistré, sur les quatre premiers mois de 2014, un excédent de 3,4 milliards de dollars, elle a laissé, durant la même période en 2015, un déficit de 4,32 milliards de dollars. Un déficit quasi-impossible à combler, d’autant plus que l’Algérie n’a pas d’autres denrées «exportables» en dehors des hydrocarbures (95% des recettes extérieures engrangées proviennent de l’or noir !).
Et ce n’est pas tout! Toujours selon le CNIS, les exportations globales de l’Algérie se sont établies à 13,4 mds de dollars de janvier à avril 2015, contre 22,72 mds de dollars à la même période en 2014, soit une baisse de 41%. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, ce recul du volume des exportations déteint immanquablement sur celui des importations. «Les importations se sont chiffrées à 17,73 mds de dollars contre 19,32 mds de dollars durant la même période de l’année écoulée, enregistrant une baisse de 8,26%», alerte le même CNIS.
En un mot, l’heure est à la dèche en Algérie. Le gouvernement Sellal n’en fait aucun mystère, après s’être évertué à minimiser l’impact du plongeon des cours du pétrole sur l’économie de son pays et, surtout, sur le niveau de vie de l’Algérien lambda. Face à cette situation, le risque d’une crise sociale pointe à nouveau en Algérie et le spectre des violentes émeutes des années quatre-vingts «s’invite» sur les colonnes de la presse algérienne, pour ne pas parler des salons mondains algérois. Et ce n'est surtout pas le vide institutionnel au sommet de l'Etat qui va sauver les meubles.