Dans une interview accordée au magazine Telquel pour son édition du vendredi 19 janvier, le ministre de l’Energie et des mines, Aziz Rebbah, revient sur le dossier de la Samir. La raffinerie, engagée dans un processus de liquidation judiciaire avec continuité d’activité depuis 2016, conditionne l’avenir du Maroc dans cette industrie pétrolière. Mais, assure le ministre à l’hebdomadaire, «le raffinage n’est pas abandonné».
«Je crois sincèrement que le Maroc a besoin d’une raffinerie car cela a permis la capitalisation d’une expertise importante dans cette industrie du raffinage», ajoute Aziz Rebbah qui considère qu'il est indispensable de sauvegarder l’expertise acquise par le Maroc au niveau de cette industrie.
Il a toujours été communément admis que la Samir disposait d’un bel outil de production, en plus de compétences humaines témoignant d'un réel savoir-faire en la matière. Ce sont d'ailleurs là deux arguments utilisés par le syndic chargé de la liquidation de la raffinerie, pour convaincre les potentiels acquéreurs. Le point négatif réside dans le fait que l’Etat ne pourra prendre de décision concernant l’industrie du raffinage que lorsque le sort de la Samir sera connu. Car, si la procédure aboutit à une vente à un investisseur, comme le souhaitent l’Etat et les responsables chargés du dossier au tribunal, la raffinerie redémarrera. Par contre, si la procédure échoue pour une raison ou une autre et qu’aucun repreneur ne se manifeste pour le rachat de la Samir, la liquidation prendra une autre voie axée d’abord et avant tout sur le remboursement des créanciers et non sur le redémarrage de l’activité, actuellement prioritaire. L’Etat pourra, à ce moment-là, envisager un investissement dans une nouvelle raffinerie à Jorf Lasfar, par exemple, comme l'avait proposé Abdelkader Amara quand il était ministre de l’énergie.
Pour Rebbah, le Maroc doit se positionner sur la création de zones de stockage pour les grandes compagnies pétrolières. «Nous pouvons être une plateforme pour le stockage de l’énergie (charbon, gaz, raffiné...)», insiste-t-il.
En réponse à Telquel qui cherche à savoir s’il y a des projets concrets en cours, Aziz Rebbah se contente d’affirmer que «le développement des infrastructures portuaires comprend, entres autres, l’amélioration du système de stockage et la logistique pour les hydrocarbures».