Hydrogène vert: l’Offre Maroc prend forme

Le Maroc avance vers son objectif de devenir un leader de l’hydrogène vert avec six projets d’envergure dans le sud du pays, nécessitant un investissement de 319 milliards de dirhams.

Revue de presseLe Maroc avance vers son objectif de devenir un leader de l’hydrogène vert avec six projets d’envergure dans le sud du pays, nécessitant un investissement de 319 milliards de dirhams. Cinq consortiums nationaux et internationaux, incluant des géants comme Acciona et Cepsa, seront responsables de la production d’ammoniac vert, de carburant industriel et d’acier vert. Cet article est une revue de presse tirée de Finances News Hebdo.

Le 16/03/2025 à 21h00

Le Maroc progresse rapidement vers son objectif de devenir un acteur clé dans le domaine de l’hydrogène vert. C’est ce que relève Finances News Hebdo, soulignant que, dans le cadre de la transition énergétique accélérée, le gouvernement a sélectionné cinq investisseurs nationaux et internationaux pour développer six projets majeurs dans le sud du pays. Ces projets, d’une valeur totale de 319 milliards de dirhams, s’inscrivent dans l’ambition de positionner le Maroc comme un hub régional pour les énergies propres.

Le 6 mars 2025, le comité de pilotage de l’«Offre Maroc» a officialisé les opérateurs chargés de la réalisation de ces projets stratégiques. Les projets retenus, lit-on, se concentrent principalement sur la production d’ammoniac vert, de carburant industriel et d’acier vert, des secteurs clés permettant au Maroc de décarboner son industrie tout en exportant vers l’Europe et d’autres marchés à la recherche de solutions énergétiques durables.

Le choix des investisseurs reflète la volonté du Maroc d’attirer des acteurs de référence dans le domaine des énergies renouvelables et de l’industrie décarbonée. Parmi ces investisseurs, le consortium ORNX (Ortus, Acciona, Nordex) se consacrera à la production d’ammoniac vert pour le stockage et le transport de l’hydrogène.

Un autre consortium, constitué de Taqa Morocco et Cepsa, se concentrera également sur l’ammoniac vert et le carburant industriel, ce qui témoigne de l’intérêt des entreprises du Golfe pour le potentiel énergétique du Maroc. La société marocaine Nareva, déjà active dans les énergies renouvelables, s’engagera dans la production d’acier vert, une innovation visant à réduire l’empreinte carbone de l’industrie sidérurgique. La société belge John Cockerill apportera son expertise en électrolyse en construisant une gigafactory, la première en Afrique. Enfin, Gaia Energy, pionnière marocaine dans l’hydrogène vert, prévoit de renforcer la production locale et l’exportation vers l’Europe. Ces cinq investisseurs permettent au Maroc de mettre en place un écosystème intégré, allant de la production d’hydrogène à sa transformation en produits à forte valeur ajoutée.

«Ces six projets sont une excellente nouvelle et marquent l’entrée du Maroc dans le domaine de la production d’hydrogène vert. Ils permettront la mise en place de toute l’infrastructure de stockage et d’exportation de cette énergie», a déclaré Saïd Guemra, expert et consultant en énergie, cité par Finances News Hebdo.

Le Maroc suscite un grand intérêt grâce à ses atouts naturels et stratégiques, notamment son ensoleillement exceptionnel, ses ressources éoliennes abondantes et sa proximité avec l’Europe. Ces éléments font du Royaume un candidat idéal pour devenir un fournisseur clé d’hydrogène vert pour les marchés européens et africains.

Le gouvernement a d’ailleurs pris diverses initiatives pour soutenir le développement de cette filière. Un cadre réglementaire spécifique est en cours d’élaboration pour sécuriser les investissements et faciliter l’exportation. Les ports de Tanger Med et Jorf Lasfar, ainsi que les infrastructures futures à Dakhla, joueront un rôle central dans la logistique de ces nouveaux flux énergétiques.

Malgré cette trajectoire prometteuse, plusieurs défis demeurent. Le premier concerne le transport et le stockage de l’hydrogène, dont l’infrastructure est encore en développement à l’échelle mondiale. Ensuite, la compétitivité des coûts par rapport aux autres hubs internationaux, comme l’Australie, l’Arabie saoudite ou le Chili, demeure un enjeu stratégique.

Le Maroc devra également accélérer la mise en place de son cadre réglementaire attractif et proposer des incitations fiscales adaptées pour convaincre les investisseurs de s’engager sur le long terme. Enfin, la question des débouchés commerciaux reste centrale. Si l’Europe semble être le marché naturel pour les exportations marocaines, la concurrence mondiale sera forte. L’établissement de partenariats stratégiques et la signature de contrats d’achat à long terme seront essentiels pour garantir la rentabilité des projets, conclut le magazine.

Par Walid Ayadi
Le 16/03/2025 à 21h00

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