Cherté et indisponibilité du foncier, secteur informel, lenteur des procédures administratives, absence d'outils d'observation, coûts élevés des matières premières, carence d'industrialisation et d'innovation, inadéquation entre la réalité du terrain et les documents de planification, non-respect des normes réglementaires, déficit en profils pointus dans la construction… Oui, l'immobilier a de nombreuses lacunes. Seulement, ce secteur, qui a cruellement besoin d'être reboosté, peut aussi s'appuyer sur certains points forts.
Il y a d'abord l'existence de politiques publiques, la production immobilière de plus en plus accrue malgré les entraves, la réadaptation des réglementations, ainsi que l'amélioration des mécanismes de financements. En effet, souligne L'Economiste dans son édition du 24 mars, les crédits bancaires ne couvrent que 14% des sources de financement de logements au niveau national et la finance participative, qui demeure cependant limitée, est une alternative à fort potentiel.
Seule Dar Assafaa, filiale d'Attijariwafa Bank, s'est positionnée sur ce marché en 2010, et l'encours Mourabaha, principalement immobilier, est en progression de 49% par an. D'autres banques ne devraient pas tarder à suivre. Il faut dire que la demande est importante, puisque plus de 90% des Marocains veulent avoir accès aux produits de la finance alternative. Il est temps, car déjà 40 millions de personnes de par le monde sont déjà clientes d'une “banque islamique”.